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Critique de Lounima


"Qu'était-ce donc que le temps ? Qui l'avait inventé ? Les années, les mois, les jours n'avaient pas de fin. Ils l'encerclaient. le temps était une mer immense, une mer sans rivage, une mer sans eau, une mer vide, encore plus vide que le ciel. Il fallait remplir ce vide avec sa vie, avec tous les jours qui passaient. Pourquoi y avait-il vingt-quatre heures dans une journée ? C'était beaucoup trop. La journée passait trop lentement." (Philippe Picquier - p.321-322) A l'image du jeune Duan Fang qui s'ennuie à garder les cochons dans le petit village des Wang, je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de ce livre (que j'ai tout de même réussi à terminer)...

Cependant, résumer ce roman à mon seul ennui ne serait pas juste car il est loin d'être inintéressant, au contraire même ! En effet, Bi Feiyu décrit une année de la vie d'un petit village de Chine dans les années 70 nous donnant ainsi une vision assez complète et précise des conditions de vie lors de révolution culturelle dans ce pays : travaux des champs (orge en été, riz en automne), "rééducation" des instruits par le travail à la campagne, hiérarchisation de la société où hommes et femmes ont chacun une place et où un mariage ne peut être conclu qu'entre personnes du même rang, persistance des croyances et des religions malgré l'interdiction du pouvoir en place et l'Etat, omniprésent, omniscient : contrôlant tout !

Alors, avec un tel programme et sachant que le style de l'auteur est très fluide, les phrases courtes, parfois crues mais pas de façon gênante, pourquoi n'ai-je pas réussi à adhérer au récit ?
Tout simplement parce que ces lignes sont empruntent de beaucoup trop de langueur et que trop de descriptions "politico-sociales" en gâchent la lecture ! Pour exemple, un des personnages, marxiste, reconnaissant en Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao Zedong ses maîtres, apprend par coeur leurs écrits et nous fait subir leurs théories sur plusieurs pages !
De plus, l'occidentale "occidentalisée à outrance" que je suis a eu beaucoup de mal à adhérer à l'acceptation tranquille des habitants de ce village aux contraintes de la vie, aux contraintes de l'état communiste souverain, à la pénibilité du travail, à la participation aux tâches communes, au détriment même des talents de chacun... le seul recours, la seule échappatoire (et encore, uniquement pour les jeunes hommes) est d'entrer dans l'armée ! Quel avenir !! J'imagine sans peine que cette époque n'était pas aisée et que l'acceptation était la seule alternative mais, tout de même, aucun personnage ne montre un semblant de rébellion (à part dans la pratique des religions interdites)... à croire que la propagande avait fonctionné à merveille et endormi l'ensemble de ce village... Un peu plus d'action m'aurait ravie... ;-)
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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