Citations sur 18 jours (10)
C’était tout simplement irrépressible, fou, magique. Sans un mot, cet homme que je connaissais à peine me faisait presque jouir en continu ! Lorsque je pensais à son sexe en moi, à ses mains qui me retenaient fermement, à la douceur de sa poitrine contre la mienne, à ses baisers ou à sa langue si délicate, je m’envolais littéralement. Ses mains couraient à présent sur l’arrière de mes cuisses. C’était délicieux. Il attrapa ensuite mes seins gorgés de désir. Je n’étais plus qu’une boule de plaisir pur entre ses mains. J’eus cette impression de vivre une expérience unique, de faire soudain partie d’un club très fermé, sans me soucier de savoir lequel. J’étais bien, comme jamais je ne l’avais été. Il accéléra ses mouvements, par petites touches, avant de s’arrêter, de m’embrasser à bouche que veux-tu, avant de poursuivre. Un mélange de sensations enivrant. Je sentis mon prochain orgasme venir de loin, du fin fond de mon ventre, de tout mon corps.
Cet orgasme, je ne le vis même pas arriver. Il m’emporta, puissant, brutal, alors que mes doigts s’enfonçaient dans ses courts cheveux et que mes cuisses se tendaient sur ses épaules. Il marqua une courte pause, le temps que ma respiration se calme quelque peu, puis revint à la charge, explorant cette fois-ci mon sexe de haut en bas, s’immisçant là où je désirais tant son sexe, puis remontant encore, inlassable, autour de ce clitoris qu’il aspirait doucement de ses lèvres. Cette fois-ci, je sentis l’onde de plaisir déferler, avec une puissance inédite. Je le voulais en moi, de tout mon être.
L’alcool et le léger effet euphorisant de cette cigarette aidant, je sentis tous mes sens en éveil et frémis comme jamais lorsque je sentis ses mains se poser au creux de mes reins, remonter jusqu’à mes épaules avant de suivre le chemin inverse, cette fois-ci jusqu’à mes fesses qu’il caressa avec la douceur d’un connaisseur. Nos langues s’entremêlaient dans un baiser sans fin, je le goûtais à pleine bouche et j’en redemandai, encore et encore.
Certaines décisions ont l’avantage de se prendre toutes seules.
Les jours qui suivirent furent identiques à ma routine habituelle. Même cette désagréable petite impression que j’avais eue en début de semaine semblait avoir disparu. Autant dire que la vie avait repris son cours. Mon « métro-boulot-dodo » à moi, les transports en commun en moins.
Mon corps commençait à se laisser aller au plaisir que je sentis m’envahir. Cette sensation qui n’était qu’une ondulation légère se transforma en creux, puis en vague, que je sentis toute proche. J’attrapai plus fort ses hanches, je serrai mes cuisses contre lui, ma respiration se fit haletante. Il accéléra ses mouvements, tout en augmentant son amplitude. Je le sentis presque sortir de moi, avant qu’il ne s’engouffre à nouveau dans mon sexe. Je visualisais ces va-et-vient et mon excitation se fit plus précise, la vague était prête à déferler en moi. J’aurais pu crier mon plaisir, tant ce que je ressentais me faisait du bien. J’étais au bord de l’orgasme, je le sentais. C’était une question de secondes avant que cette douce chaleur n’envahisse mon corps.
C’était l’occasion de parler de tout et de rien, de se sortir un peu de la routine, mais surtout de nous retrouver juste tous les deux. Tous les parents vous le diront : on a beau adorer ses enfants, être prêts à mourir pour eux, parfois, ça faisait du bien de prendre un peu de temps pour soi, pour le couple. Parce qu’une famille, c’est un équilibre subtil entre les personnalités, le couple et la famille nucléaire.
Je savais bien que la moitié de la ville était persuadée que j’étais sa maîtresse mais peu importait. J’agissais de la seule façon qui convenait : en ignorant royalement les ragots. Et le plus important dans tout ça, c’était que Mathieu n’avait jamais eu aucun doute à ce sujet. C’était comme ça qu’on bâtissait un couple. Sur la confiance. De toute façon, on ne pouvait pas aller contre ce genre de rumeurs, colportées à demi-mot. Pourtant, il suffisait de connaître Arnaud pour savoir que ce n’était pas son genre. Ni le mien. Arnaud, c’est l’élégance, un gentleman comme on n’en fait quasiment plus, un homme de parole et fidèle à sa femme qu’il adorait.
Le travail, c’était un peu ma drogue, mon meilleur remède contre l’ennui et ce qui me permettait d’être équilibrée dans ma vie.
Tout était parfait dans cette vie qui ne laissait pas de place à l’improvisation. Pourtant, ce matin, quelque chose me semblait différent. Un je ne sais quoi, une sensation étrange qui me tournait autour. Cela m’arrivait parfois, lorsque j’oubliais quelque chose, ce qui était plutôt rare. J’avais beau penser et repenser à tous les éléments de notre routine quotidienne, à toutes nos échéances : tout me semblait à sa place.