Débuter le roman par une scène de masturbation à côté d'un comateux, est-ce bien nécessaire ? Pour en faire un moment subversif, vaguement baudelairien ? Soit ! Parce que finalement je me suis fait prendre, peu à peu, par cette mélopée pathétique que met en place
Yves Bichet. Théo aurait bien pu être mon père, parce que lui non plus ne voulait pas la faire, cette sale guerre qui ne dit pas son nom. Peut-être est-ce cela qui m'émeut le plus. C'est aussi un roman qui dit la difficulté d'aimer, d'aimer avec justesse ; une broderie autour de la cristallisation stendhalienne et la décristallisation gidienne. Et finalement on quitte le livre avec regret, parce qu'on a été touché par cette révolte solitaire de la génération sacrifiée des années 60.
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