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Critique de Alxthiry


Histoire de l'humanisme en Occident nous présente une myriade de penseurs, écrivains, philosophes, ayant laissé leur empreinte dans l'histoire de l'humanisme.
S'il est sans aucun doute un bon outil pour parcourir rapidement du regard un panorama de la culture occidentale, les références sont souvent relues par l'auteur sous un jour différent de celui qui fait autorité.
Abdennour Bidar, auteur de "Self-Islam" — beaucoup de self, très peu d'islam — n'a jamais vraiment su sur quel pied danser. Ou dit vulgairement, il se trouve le cul entre deux chaises, tiraillé entre Orient effacé et Occident dominant. Il parle la langue de intelligentsia occidentale qui boit ses paroles avec ferveur puisqu'il propose une relecture de l'islam selon les principes occidentaux.
Dans "Histoire de l'humanisme en Occident" il insiste sur le côté universel du génie occidental, sur sa constance et sa capacité à renouveler un questionnement philosophique. C'est ici la thèse éculée de l'Occident porteur de l'héritage grec et judéo-chrétien, un occident créé ex-nihilo, faisait fi du bagage afro-asiatique (mis en lumière par des travaux comme "Black Athena" de Martin Bernal).
Quelle étrange lecture du khalifat de Dieu. Quand dans le Qur'ân Dieu proclame l'Homme comme son khalîf sur terre, il faut le comprendre comme un appel à être Son régent, à refléter Ses attributs divins, à s'accorder harmonieusement à Sa Loi, à exercer une responsabilité sur Sa création. Ici l'auteur donne à l'Homme les rennes de la souveraineté divine, comme si Dieu était mort comme le disait Nietzsche.
La démonstration tourne au grotesque quand il prend la peine de préciser qu'il parle de "l'être humain" et non de "l'homme", car l'humanisme ne saurait s'encombrer de machisme ou de sexisme. Il semble ignorer qu'il est conventionnel d'écrire l'Homme avec une majuscule pour distinguer l'espèce humaine de l'homme, genre sexué.
Autre point négatif, la confusion entre narcissisme et gnosticisme. le Narcisse occidental n'a pourtant pas vécu d'introspection salutaire ; il est bien au contraire touché par la maladie de l'Occident : un individualisme tellement exacerbé qu'il en oublie l'intérêt général.
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