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Critique de karkarot


Le gel ne me fermera pas les yeux est le titre de cette biographie montagnard d'Adam Bielecki, mais aussi un espèce de mantra qu'il nous assène, voulant vivre vieux, pour devenir un bon alpiniste. Car pour lui, un bon grimpeur est un vieux grimpeur. Voilà sa philosophie, assez paradoxale quand on sait un peu sa pratique.
Si le public français a découvert Bielecki grâce au sauvetage d'Élisabeth Revol au Nanga Parbat, cela fait longtemps qu'il oeuvre au très haut niveau de l'himalayisme mondial, notamment hivernal.
Venant de Pologne, c'est presque naturellement qu'il a trouvé son créneau dans cette pratique extrême, engagée et fortement léthale !
Après les Tatras, les 7000 de Russie, ne reste plus que l'Himalaya dans lequel il se régale et trouve sa voie, la haute altitude avec la dose maximale de résistance et d'endurance exigée.
Bielecki est quand même un bonhomme qui, sans préparation car il terminait sa thèse de psychologie, va courir un ultra trail un lendemain de cuite.
Son verbe est franc, son parler sans atermoiement, ses actes semblent en adéquation avec son éthique, assez basique mais juste et "vraie". Un bonhomme comme une image d'Epinal du polonais, rustique, costaud.
On découvre, ou redécouvre ce qu'est une expédition dans ces hautes montagnes, plus encore en hiver où on passe plus de temps enfermé dans une tente qu'à grimper. Et les tensions que cela occasionne, et l'incompréhension des médias, qui à vrai dire ne veulent pas comprendre mais faire de l'audience, et déclenche parfois de véritables tribunaux sans rien y connaître. La valse des "experts", pas plus connaisseurs de ce qu'est une montagne de 8000m en hiver que moi de la pensée lamaïque du XIeme siècle en chine intérieure.
Pour le reste, c'est impressionnant de ténacité, de force, de volonté.
Adam Bielecki ne fait pas étalage de toutes ces réalisations, les quelques qu'il présente suffise à cerner le personnage !
Un récit très agréable donc, même si la mort rode à chaque chapitre de sa vie. le titre en est à la fois un contrepoint et un douloureux rappel...

Mais tel est le prix de la vie qu'il a choisi.
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