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Critique de Claire_L


Convaincu d'avoir été guillotiné dans une vie antérieure, Christophe Bigot remonte à l'origine du malaise : Un épisode de son enfance ayant nourri son obsession de la guillotine et sa passion pour la Révolution.

Dans ce dernier opus sur la révolution française, au centre de toute son oeuvre, l'auteur opère une relecture de son propre passé avec beaucoup d'humour et d'autodérision.
Et c'est bien le retour en enfance qui suscite ici l'adhésion et l'émotion. On a plaisir à suivre ses émois de jeune garçon, au corps fragile, revivant sans cesse le cauchemar de son exécution. En bon dramaturge de soi-même, l'auteur, devenu adulte, ne tait rien des humiliations et souvenirs embarrassants de son enfance : son esprit tyrannique, son érudition parfois encombrante, sa manie des collections... Plus il égratigne le portrait, plus on se met à l'aimer, avec ses failles et ses qualités. Ce qui donne lieu à des épisodes jubilatoires capables de provoquer le fou rire. Comme l'épisode de la piscine de Longjumeau, les vacances de ski aux Rousses dans le Jura, ou encore les jeux de décapitation qu'il met en scène avec ses camarades de classe dans la cour de récréation. C'est drôle, tendre, épique et sanglant, à la fois dérisoire et tragique, grave et léger. Aucun narcissisme pourtant, dans cette audacieuse parade de soi car l'auteur est avant tout un conteur d'histoire possédant un sens aigu du récit. En nous parlant de lui, il nous parle de nous, de notre histoire commune – tous les enfants peuplent leur chambre de personnages légendaires. On rit beaucoup mais on a souvent le coeur serré. C'est dans cette épaisseur là que son livre me touche le plus, quand la question de sa propre mort, sans cesse interrogée et mise en scène, coïncide avec la perte de sa mère. Eclairant le récit à la lumière de cet événement, il en vient à se demander si le vrai sujet de son livre ne serait pas la disparition de sa mère… Un portrait sensible et sans concession, furieusement humain.
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