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Critique de Bazart


Agnès Bihl a osé le pari fou d'adapter tout son album en prose, nous offrant alors les 14 chansons transformées en courtes histoires dans un exercice de style littéraire qui est donc sa première experience littéraire, et qui la confirme une fois de plus comme l'une des plumes les plus inventives de la chanson française.

A travers ces nouvelles, toutes rédigées au départ des chansons que l'auteure avait écrites pour le CD du même nom), Agnès Bihl traite des mêmes thématiques que sont souvent sous la forme d'un monologue, d'une confidence ou encore d'un vrai cri du coeur.

Agnès Bihl offre ainsi, comme dans le CD, mais à chaque fois sous un angle différent, un vrai concentré d'histoires où la femme joue un rôle primordial, ces histoires où l'on croise des personnages de tous horizons, au détour d'une sieste crapuleuse, d'une gueule de bois assumée, d'une manif amoureuse, d'une conversation de comptoir...

Bébé dans le ventre de sa maman, mort assistant à ses propres funérailles, couple en mal d'intimité, fêtarde invétérée, Don Juan pris à son propre piège, psychanalyste psychopathe, concierge sans humanité : totalement imaginés ou bien vivants, tous sont différents mais tous ont un lien, évoluant au gré de la plume bien pendue d'Agnès Bihl.
36h vie femme

On voit qu' Agnès Bihl aime tout autant qu'en tant que chanteuse, beaucoup jouer avec les mots (chaque texte commence d'ailleurs par la définition d'un mot en rapport avec la suite) et rehaussant des scènes de la vie quotidienne souvent d'une pointe d'ironie et d'un second degrès bienvenu. Parmi les nouvelles que je préfère et dont la comparaison avec la chanson éponyme m'a semblé la plus pertinente , citons "Le baiser de la concierge" ou l'histoire vraie tragique, mais douce en même temps, de 3 enfants enfermés durant plusieurs mois pendant la seconde guerre mondiale;"Ciné-club" dans lequel l'hommage au cinéma des années 50-60 de la chanson donne ici lieu à une réflexion plus amère sur les rêves de gloire inacessibles d'une actrice qui se voyait star et qui doit se contenter de figurante de pub.

Mais ma préférée est sans doute est "La déprime", drôle et subtile, dans laquelle une jeune femme se confie à un psy (dont le dénouement pourrait faire penser à Confidences trop intimes, un film trop méconnu de Patrice Leconte).

Bref, ce recueil est certes inégal, car certaines de ces nouvelles manquent de souflle et de maitrise, mais l'entreprise est suffisament originale et audacieuse pour ne pas susciter un vif intéret pour ce projet pleinement assumé par Agnès Bihl.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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