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Critique de Dionysos89


Sur un coup de tête et sur le conseil d'un ami, me voici lancé à la découverte d'Enki Bilal, son trait si particulier et ses idées farfelues ! Et j'avoue que ce premier tome de la Tétralogie du Monstre m'a bien emballé !

Avec la Tétralogie du Monstre, Enki Bilal se plonge dans sa science-fiction favorite, celle du dur, du glauque et du visqueux. Mêlant sa propre expérience (la guerre du Kosovo évidemment plus qu'il est lui-même d'origine yougoslave) et sa vision apocalyptique toute personnelle du futur (New York 2026), l'auteur poursuit d'une certaine façon sa quête dans un futur très déplaisant après la Trilogie Nikopol. Il mélange ici une quantité incroyable de thèmes forts qu'il brasse dans un déluge de graphismes tiraillés : intégrisme, urbanité apocalyptique, Histoire, extrapolation de la technologie et traumatismes du déchirement sont habilement mêlés dans ce premier tome pour créer une atmosphère oppressante à souhait.
En effet, on est véritablement torturé de toutes parts ici et Enki Bilal manie sa plume et son crayon de main de maître pour nous confronter à l'horreur et au suspense. Les textures priment ici tant dans le scénario que dans le dessin : ce monde quasiment apocalyptique, ce futur vicié regorge de particules indéfinissables dont la némésis des trois personnages principaux elle-même ! Malgré le côté lugubre de l'ensemble de ce monde possible que dépeint Enki Bilal, on se plaît alors à se raccrocher à l'humanité qui réside dans les trois personnages principaux : Nike, Samir et Leyla. Dans ce premier tome, l'auteur nous raconte leur rencontre, mais leur destin ne se croise pas véritablement ici ; leur relation est malgré tout bien présente dans le récit de leur toute première enfance et le triple récit au présent où s'entrecroisent leurs aventures. D'ailleurs, comme l'indique, nous en sommes au Sommeil du Monstre, ce tome n'est qu'une longue introduction : le mal ne viendra véritablement que plus tard.

On peut donc reprocher, de manière très générale, beaucoup de choses à Enki Bilal sur la complexité de ses scénarios ou bien sur celle de ses dessins, mais bizarrement je n'ai eu absolument aucun mal à me plonger dans cet opus-ci ; bien au contraire, l'histoire m'a happé d'un seul coup et ne m'a relâché qu'une fois la dernière page lue et digérée. Même si la suite est moins homogène, ni aussi bien construite, je ne peux que conseiller ce premier tome de la Tétralogie du Monstre.

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