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Critique de steka


Jean-François Billeter ne se contente pas de fort bien connaître la Chine ; il sait en plus fort bien penser et écrire en français.De ce fait, la pensée de Tchouang-Tseu qui semblait jusqu'ici obscure, fumeuse et ésotérique devient tout d'un coup limpide et pénétrante, pleine de contenu et de signifiance. Une aide précieuse pour lutter contre l'illusion en des temps où celle-ci prédomine si lourdement!
Ses critiques contre les précédentes traductions sont parfaitement justifiés quand l'on veut bien constater l'effroyable charabia auquel l'on a parfois affaire; à moins d'admettre que Tchouang-Tseu quand il maitrisait mal son sujet, se contentait de raconter n'importe quoi!
Mais il est vrai que la rigueur de pensée qui caractérise notre époque ouvre aisément cette option ...
"Tchouang-tseu s'intéresse tout particulièrement à ce passage au régime supérieur, à ce moment où se produit une sorte de basculement, où aux mouvements artificiellement coordonnés et contrôlés par la conscience se substitue soudain un "fonctionnement des choses" beaucoup plus complet qui, prenant le relais, décharge la conscience de la plus grande partie de ses tâches et abolit l'effort. (...) Ce basculement est le point d'aboutissement, ou du moins un moment essentiel de tout apprentissage."
Ce qui peut s'illustrer ainsi :
"L'empereur Jaune se rendit un jour au nord de la Rivière rouge, escalada le Mont K'ouen-louen et du regard embrassa le sud. de retour chez lui, il s'aperçut qu'il avait perdu sa perle obscure. Il chargea Connaissance d'aller la retrouver, mais ce fut en vain. Il envoya Vue Perçante, mais elle revint bredouille. Il envoya Dispute, qui ne la trouva pas plus. Il envoya finalement Sans Rien, qui la retrouva. Étrange, se dit-il, que ce soit Sans Rien qui l'ait retrouvé !"
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