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Disons-le franchement : ce livre n'est pas un roman. Ou alors c'est un roman dans un roman. Une histoire dans une autre histoire. Ou peut-être sont-elles trois finalement ? C'est l'histoire d'un homme voulant écrire un livre sur Heydrich. C'est l'histoire d'Heydrich. C'est aussi l'histoire de Jozef Gabčík, Jan Kubiš et Josef Valčík, les hommes qui l'ont tué.
C'est une histoire de guerre. Ou une histoire de guerres ? Il y a la Seconde Guerre mondiale, celle que personne n'oublie. Il y a la guerre politique entre les grandes puissances qui décident du sort des états plus petits. Il y a la Résistance tchèque, des hommes et des femmes qui osent se rebeller quand, à l'époque, personne ne pense à intervenir. C'est aussi une guerre entre un roman qui se veut au plus près de la réalité et la réalité elle-même qui se moque de ses efforts et se dérobe.

J'ai vu le film avant de lire le livre et, même si l'écriture m'a d'abord désarçonnée, j'ai préféré le livre. Les allers-retours incessants entre l'histoire de l'auteur et celle du livre peuvent être déstabilisants mais j'ai aimé pouvoir passer de l'autre côté, entrer dans la tête de l'auteur quand il écrit. L'expérience est originale et c'est ce qui fait la force de ce roman.
Oui, ce n'est pas ce à quoi je pensais en entendant « roman historique ». Mais cette surprise est la bienvenue quand elle me permet de me plonger dans un livre aussi captivant.