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Critique de nilebeh


Le 1er janvier, le peintre Jacopo da Pontormo est retrouvé mort de plusieurs coups de couteau dans son atelier, à Florence. Nous sommes en 1557 et Cosimo de Médicis, duc de Florence règne sur la ville, animé d'une grande ambition politiques. Il a chargé Pontormo de décorer les murs de la basilique San Lorenzo de Florence.

Dans l'atelier, un tableau, inspiré d'un dessin de Michel-Ange. Il représente Vénus et Cupidon, d'une façon très érotique, et surtout - crime de lèse-majesté - à la place du visage de Vénus se trouve, très reconnaissable, celui de Maria de Médicis, fille du Duc et d'Éléonore de Tolède.

Qui a bien pu oser ? L'enquête, diligentée par Cosimo de Medicis est de loin supervisée par Catherine de Médicis, épouse du roi de France Henri II et légitime héritière du duché de Florence.

S'affrontent alors les enquêteurs et fidèles des deux camps, Vasari pour Cosimo, le maréchal de France Piero Strozzi et le sculpteur Benvenuto Cellini pour Catherine de Médicis.
Les enjeux politiques sont immenses au point de faire passer au troisième plan la quête de la vérité.

Entre les deux, essentielle, la peinture. Nous sommes en plein maniérisme italien et les artistes sont nombreux, talentueux, chacun essayant d'imposer son style, sous le mécénat d'un puissant. A Rome, le vieux Michel-Angelo Buonarroti obéit aux ordres du pape et termine ses travaux dans la Chapelle Sixtine, fresques et représentation du Jugement dernier. Il est âgé et il faut faire vite pour satisfaire le pape.

A Florence, da Pontormo travaille pour Cosimo et autour de lui, des élèves, déjà connus, d'autres en devenir. le roman fourmille de talents : Bronzino, portraitiste officiel des Médicis, Allori, son élève, Naldini, Benvenuto Cellini, dont le célèbre Persée en bronze - qu'on admire encore aujourd'hui - trône sur la place de la Seigneurie à Florence. Et, plus étonnant, des femmes, des nonnes-peintres comme Plautilla Nelli et une soeur en religion, partisanes du moine dominicain Savonarole , réformateur mort exécuté en 1498.

Quel mélange, pourrait-on penser ! Art, politique, enquête policière, idées neuves, philosophie et histoire, comment faire « tenir » tous ces éléments sans perdre le lecteur ?

Laurent Binet a trouvé une forme romanesque qui soutient l'action de départ (chercher l'assassin) en la nourrissant de mille ingrédients artistiques et historiques : c'est la forme épistolaire, qui rassemble des textes relativement courts, quoique très riches d'informations, donnant la parole à un assez grand nombre de personnages sans jamais perdre ni lasser son lecteur.

Si le point de départ est historiquement vérifié : da Pontormo est effectivement mort le 1er janvier 1557 à Florence, chacun se fera son idée quant à la véracité ou non de la résolution de l'énigme !

Un livre comme on les aime (enfin, moi, en tous cas!), intelligent, instructif, et qui suscite un vrai intérêt.
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