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Critique de argali


Après nous avoir emmenés dans le Berlin des derniers jours avant la chute (ici), Birkefeld et Hachmeister nous entrainent dans l'Allemagne de la république de Weimar.
Nous sommes dans les années 20, l'Allemagne se cherche. Des groupuscules politiques se jaugent, des idéologies divergentes s'affrontent ; la violence est présente partout. La population essaie de survivre, marquée par les longues années de guerre dont elle sort à peine. Nous entrons dans le monde très fermé des courses motocyclettes ; un cercle de pionniers, passionnés par la vitesse et la technologie moderne. Ils courent sur une Horex, une Wanderer, une NSU, une Victoria, une Saroléa… Motos mythiques s'il en est.

Parmi ces fous du volant, nous en suivons deux que tout oppose et qui se battent avec une haine farouche pour remporter le premier Championnat motocycliste d'Allemagne. L'un, issu d'un milieu modeste, est rentré de la guerre salement amoché nerveusement. Il tire le diable par la queue, est colérique et bagarreur, alcoolique et joueur. L'autre est un hobereau du Brandebourg, ancien membre du corps franc mais n'ayant pas participé aux combats. Il vit dans le luxe et la facilité à mille lieues des préoccupations du peuple allemand. S'affrontant sur les circuits mais aussi dans la vie, ils vont, au gré de faits divers sordides, se confronter aux ombres de leur passé. Comme dans le roman précédent, les auteurs nous offrent deux beaux portraits antithétiques dynamisant l'intrigue remplie de coups de théâtre, où se mêlent étroitement roman policier et roman historique.

L'intrigue policière est ici plus complexe que dans « Deux dans Berlin », le rythme est plus soutenu mais le travail de recherche historique est tout aussi fouillé.
J'ai apprécié la description du cadre historique qui évolue au fil des années, celle du développement de la moto et des enjeux technologiques et nationalistes qu'elle véhicule car ce nouveau sport apparait rapidement comme symboliquement porteur pour les chemises brunes qui s'imposent peu à peu dans le paysage. J'ai aussi aimé que la Saroléa soit mise en lumière, moto belge, liégeoise même, dont deux modèles créés en 1905 étaient alors révolutionnaires car équipés d'un moteur bicylindres en V. le premier modèle de compétition sortira, lui, en 1921, avec une transmission secondaire par chaine et non par courroie. La production s'arrêtera en 1962 mais la marque reste une fierté pour le pays.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman aux rebondissements nombreux, une vraie réussite sur tous les plans.

Lien : http://argali.eklablog.fr/de..
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