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Critique de oblo


oblo
08 février 2016
Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

De prime abord, c'est un bel objet. Couverture cartonnée, épais et lourd, un papier souple et légèrement glissant. Une grande part est réservée aux photographies de grande qualité, tant dans le rendu des couleurs que dans celui des détails (très important pour une pareille étude), et cependant la partie textuelle n'est pas en reste.

Le livre est divisé en deux grandes parties, traitant d'abord de l'histoire des émaux d'Occident et de Byzance du IXème au XIXème siècle, puis des techniques et matériaux utilisés. Des annexes, ayant rapport aux analyses scientifiques effectuées par le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), ainsi qu'une riche bibliographie permettent encore d'enrichir un livre qui frise l'exhaustivité sur le sujet. On pourra seulement regretter, à ce niveau, que l'étude n'ait pas concerné une aire géographique plus grande, et que l'Asie en soit absente.

Le contenu, à coup sûr, satisfera les passionnés de cet art ainsi que ceux qui veulent - comme moi - le découvrir. L'objectif est affiché dans la préface : Isabelle Biron veut s'adresser au grand public et lui faire découvrir un art méconnu. Indéniablement, l'objectif est rempli, et ce sans trahir l'exigence scientifique inhérente à ce genre d'étude. Car outre les nombreuses références bibliographies et muséales, Isabelle Biron multiplie les références à de précédentes études et ne laisse que peu de parts d'ombre, tant dans la partie historique que dans la partie technique de l'ouvrage.

L'émail, art éminemment religieux et princier, a des origines très anciennes et probablement méditerranéennes. Si cet art connait un développement certain dans l'Occident carolingien et italien du haut Moyen Âge, prenant son essor notamment dans les abbayes, il est particulièrement remarquable et foisonnant dans l'empire byzantin. Naturellement, l'auteure fait grand cas de la tradition qui se développe à Limoges. Les couleurs y sont brutes (particulièrement les bleus) et les supports sont multiples : coffres, médaillons mais aussi retables.

Le dessin et les couleurs s'affinent entre le XVIème et le XVIIIème siècle, rivalisant avec la peinture tant dans la composition que dans la finesse du trait. Toutefois, dès le XVIIème siècle, la qualité de l'email français baisse. Il retrouve sa splendeur au XIXème siècle grâce à des pièces qui tendent davantage vers l'ornement des intérieurs.

Quant à la partie relative aux techniques et aux matériaux, elle est tout à fait exhaustive, s'intéressant même aux métiers et aux conditions concrètes dans lesquelles ces pièces sont fabriquées.

Le livre tient toutes ses promesses, offrant un panorama accessible et complet sur l'émail, dont on peut encore admirer aujourd'hui les plus belles pièces au Centre européen de la céramique de Limoges ou à la Cité de la céramique de Sèvres.
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