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Critique de paulsud09


on parle souvent de rencontre avec des livres ; que ce sont les livres qui nous choisissent et non l'inverse etc… certes. mais là, ma rencontre avec « mon couronnement » tient du petit miracle …
je vous raconte ? je vous raconte.
ce lundi matin là, j'arrive de ma lointaine province ariégeoise en train de nuit à 6h40 à la Gare d'Austerlitz. la réunion à laquelle je dois participer commencera au mieux à 9h30 (ah ! ces parisiens !). j'ai donc près de 3 heures à tuer. a paris. un lundi matin. je traîne un peu dans la gare que je n'avais pas fréquentée si tôt depuis des mois. et là face aux voies ferrées , au fond d'une salle d'attente entièrement rénovée et équipée de fauteuils confortables, je découvre des rayonnages pleins de livres d'occasion . une boîte à livres géante !!parisienne. en fait , beaucoup de livres récents issus de bibliothèques .je commence à m'approcher .les livres sont mélangés, sans ordre , dans tous les sens. un vrai capharnaüm. je commence à les ranger et tombe littéralement sur « mon couronnement » petit opuscule qui m'attire par son dessin de couverture : un homme contemplant l'horizon du sommet d'une montagne où il est assis.
je ne connais pas l'auteure.

je suis mon rituel habituel dans ces cas là :
phase 1 > je lis les premières lignes pour voir le style : « Les gens ont tout de même fini par s'en aller et je me suis retrouvé seul dans l'appartement avec Mme Ambrunaz qui faisait cuire des lentilles à la cuisine, j'entendais le cliquetis des lentilles qu'elle remuait en les rinçant, je pensais que ces lentilles du Puy, celle que je prends au supermarché, ne se rincent pas et que de surcroît je ne les mangerais certainement pas ce soir » Intéressant (j'adore les lentilles !) ; style travaillé qui ne doit rien à l'improvisation ; périphrases et césures savantes … hum hum
phase 2 > je lis la quatrième de couverture qui commence par un assez rare « point de vue des éditeurs » j'y picore au hasard (?) quelques mots « décoré à son insu » (…). « salon envahi d'admirateurs » (…)  « son intime désordre » (…) « étranges phénomènes gazeux » (…) « humour légèrement amer » (…) « tendresse étonnée » (…) « logique du désespoir » … Je suis conquis !
J'emporte le livre qui m'a choisit.
Dans les jours qui suivront, j'en dégusterai lentement chacune des 108 pages , chacune des phrases ciselées, des mots parfois précieux ou désuets. L'histoire correspond au résumé que vous en lirez partout mais la richesse de l'ouvrage est ailleurs ; elle est intrinsèque à sa composition. une pépite … une forme de « couronnement » pour une époque et des personnages qui nous côtoient mais que nous ne voyons que trop rarement tant ils sont discrets … comme ces ‘vieux' de Brel que l'on voit « traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin »… Mais rien de mièvre ou pitoyable dans l'écriture des personnages de Véronique Bizot. Ils se rendent finalement maîtres de leur destin … Une belle leçon de vie baignée d'humour et de tendresse
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