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Critique de florencem


Je poursuis avec mes découvertes des romans young adult de Holly Black. Je n'avais pas été très emballée par le premier tome de la série Les Faucheurs, mais comme Coldtown est un one-shot, je me suis laissée tenter. Et j'ai bien aimé. Je ne l'ai pas non plus dévoré d'une traite mais l'histoire est assez prenante.

Lorsqu'on lit un énième roman sur les vampires en littérature jeunesse, on ne sait jamais trop à quoi s'attendre. C'est un peu quitte ou double, à savoir : soit on reste dans le classique « romance impossible », soit il y a un petit plus qui fait toute la différence. Je classerais Coldtown dans la deuxième catégorie. Il y a bien sûr le côté romance interdite, mais j'avoue qu'elle est franchement laissée en deuxième plan. le petit plus, c'est que les vampires sont connus de tous et que le vampirisme est considéré comme une maladie. Lorsqu'on se fait mordre par un vampire, on attrape un coup de froid, une sorte de virus dont on peut guérir. En fait, pour le coup, j'ai plus eu l'impression de me retrouver dans un roman de zombies que de vampires. Mais c'est cela qui m'a le plus plu.

Nous suivons donc Tana, Aidan et Gavriel d'abord dans un petit road trip en direction de la ville de Springfield devenue une Coldtown (une enclave où sont enfermés vampires et humains contaminés ou pas), puis dans la ville-même. Tana, peut-être contaminée, veut protéger sa famille déjà hantée par la perte d'un des leurs à cause d'un coup de froid, Aidan est contaminé et Gavriel est un vampire bien étrange. le trio détonne un peu mais il est tout de suite très agréable de les suivre. Les relations qui se tissent entre les trois sont étranges et intrigantes, et j'avoue que je ne savais pas du tout où l'auteur voulait nous emmener. Mais l'histoire est pas mal du tout. Il y a vraiment un cheminement, un processus dans cette sorte de voyage initiatique où Tana et les autres nous font découvrir le côté cru et réel de cette épidémie. le côté romantique du vampire passe totalement à la trappe bien qu'il soit exploité. Etre ou devenir un vampire n'est pas glamour du tout. Pas trop de glauque non plus, bien que Holly Black nous laisse entrevoir la cruauté et l'horreur de tout cela. le vampire est un prédateur et l'humanité son garde manger.

Là où les choses deviennent intéressantes, c'est de voir l'histoire à travers différents personnages. Bien que Tana soit l'héroïne, elle n'est pas un narrateur omniscient et nous avons droit à des chapitres consacrés à différents personnages. Tana a vécu un drame qui l'a profondément marquée et son envie de protéger sa famille ainsi que les autres s'est accentuée. Je l'ai sentie résignée à de nombreuses reprises mais cela ne l'empêche pas de prendre la situation en main. Elle est déterminée et courageuse, pleine de ressources. Je ne me suis pas forcément attachée à elle, mais c'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié. Aidan est mignon et attachant. Son évolution, même si elle est assez secondaire, nous dévoile un certain aspect du vampirisme que j'ai apprécié. A contrario, le personnage de Minuit que j'ai détesté du début à la fin est grotesque. le cliché même que l'on peut se faire de ses adorateurs de la mort et des vampires et qui ne pensent pas une seconde aux conséquences… du coup, il était très intéressant de faire le parallèle entre Aidan et Minuit. Quant à Gavriel, eh bien, il est assez unique en son genre. J'ai beaucoup apprécié le personnage, il est d'ailleurs mon préféré dans le roman, bien qu'on ne le voit pas assez à mon goût. Et plus on en apprend sur lui, plus il est fascinant. Sa folie douce amère, sa relation avec Tana, son comportement… rien à redire.

La fin du roman m'a surprise. D'une part par rapport à un événement que je n'avais pas du tout vu venir. Et que j'ai pour le coup vraiment apprécié. Mais aussi par son côté « fin ouverte ». Comme si l'auteur ne parvenait pas à se décider sur un point crucial de son intrigue. Je n'ai pas trouvé cela dérangeant, car deux solutions se profilent et l'une comme l'autre ont leurs points positifs et négatifs, mais j'avoue que j'aurais préféré l'une d'elle en particulier. Je peux me dire que c'est celle-là qui se produira mais il y a toujours ce « doute » de l'autre fin.

Un roman donc sympathique et qui change de l'ordinaire.
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