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Critique de April-the-seven


Je remercie les éditions du Livre de Poche pour cette très belle réception et pour leur confiance. Comme beaucoup, j'avais entendu parler de ce livre, sorti d'abord en grand format chez Hachette. La magnifique couverture, le titre à faire froid dans le dos (même si je préfère le titre VO, indubitablement)… je savais d'office que ce roman m'était destiné. Pour ceux qui l'ignorent encore, les histoires de spectres et d'esprits sont mes préférés dans la branche fantastique.

Thésée Cassio – aussi appelé Cas – est un jeune homme à l'héritage particulier. À 17 ans, il est exterminateur de fantômes, comme feu son père avant lui. Son mode de vie est tout aussi singulier : il passe de ville en ville avec sa mère sorcière pour éradiquer les spectres. Un jour, tous deux s'installent au Canada, car Cas a entendu parler d'Anna à la robe de sang, un fantôme à la réputation épouvantable qui a plusieurs meurtres à son actif, selon les rumeurs. Ce que le garçon ignore, c'est qu'Anna n'a rien des fantômes qu'il a l'habitude d'éliminer.

Quelle histoire, les amis ! Kendare Blake nous a concocté une très bonne intrigue, surprenante et terrifiante au possible. La première partie est, à mes yeux, la plus réussie. Elle se révèle beaucoup plus accrocheuse, dans la mesure où elle introduit bien l'histoire et distille une atmosphère qui devient rapidement irrespirable.

J'ai aimé en apprendre plus sur le « travail » de Cas, sa manière de traquer les fantômes et de les envoyer dans l'au-delà. La particularité de cette histoire, c'est que les esprits ne sont pas des êtres vaporeux et éthérés, ils sont palpables comme de véritables êtres humains, et certains ont même un goût prononcé pour le spectacle et les grandes démonstrations. La première mission du jeune homme avec l'auto-stoppeur était une excellente entrée en matière, qui jetait déjà les bases sur quelque chose d'accrocheur.

Avant de traquer Anna Karlov, Cas doit d'abord en apprendre plus sur son histoire et les origines de sa mort. Pour cela, il va intégrer un lycée et y rencontrer des personnages plutôt stéréotypés au premier regard. Cela dit, ce qui est plutôt chouette, c'est que Kendare Blake surfe sur notre première impression, puisque les personnages en questions se révèlent bien plus intéressants que ce que leur rôle initial laisse entendre. Carmel en est l'exemple flagrant. Belle et populaire, je la voyais déjà comme la potiche creuse et sans cervelle, alors qu'en réalité, elle est beaucoup plus que ça.

Cas se définit lui-même comme un anti-héros en puissance. Mordant et même prétentieux sur les bords, ça a tout de suite collé entre nous. Il a une manière d'être – entre assurance affichée et sarcasme – qui donne envie de mieux comprendre son passé et sa vie de chasseur. Son arrogance peut très vite doucher le lecteur, mais habitué à se débrouiller avec sa mère depuis qu'il a sept ans, changeant une bonne douzaine de fois de lycée en l'espace de trois ans, il a pris l'habitude de ne pas nouer d'amitié, mais de se servir des autres pour obtenir les informations qu'il recherche. Il mène ses missions seul et traverse les villes et les lycées comme un fantôme, sans laisser de trace et sans jamais se faire d'amis. Mais cette nouvelle mission d'infiltration va changer la donne, car il va d'abord rencontrer Thomas, puis Carmel.

Comme je l'ai dit plus haut, la première partie m'a totalement subjuguée. La première scène avec Anna est particulièrement glauque et je n'ai pas réussi à réprimer un long frisson d'appréhension. Comme il était 2h du matin, j'ai précipitamment tout fermé avant de commencer à cauchemarder. Il faut admettre qu'Anna est un fantôme qui met mal à l'aise. Sa force et son aspect la rendent particulièrement redoutable, et j'ai admiré Cas pour son entêtement.

La deuxième partie apporte la lumière sur une bonne partie de l'intrigue, si bien que l'aura mystérieuse cesse de faire effet. Je n'irais pas jusqu'à dire que l'histoire perd subitement de son intérêt, mais j'étais prise dans les filets d'Anna dès le début. L'autre moitié du livre met l'accent sur l'évolution des personnages. Sentiments, incertitudes… c'est tous les principes de Cas qui se retrouvent bouleversés.

La plume est un petit régal. Kendare Blake ne nous épargne rien, et ne lésine pas sur les moyens pour nous glacer d'effroi. Elle n'hésite pas non plus à jouer sur le gore et l'insoutenable, tout en malmenant ses personnages. Il y a vraiment de tout dans ce livre, de manière à nous faire passer par toutes les émotions.

En résumé, Fille de cauchemars est un très bon roman d'épouvante, qui nous immerge dans une ambiance glaçante, où les fantômes sont bien loin des formes immatérielles que l'on connaît bien. Une intrigue obscure, des personnages qui déjouent les stéréotypes, des histoires passées dures et brutales… Ce premier tome est une réussite !

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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