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Critique de Virginie_Vertigo


Au début de la rentrée littéraire de janvier, ce roman m'avait interpellée. D'abord par son titre. Les corps électriques, n'est-ce pas un superbe titre, intriguant à souhait ? Puis, sa quatrième de couverture assez mystérieuse. Connaissant la qualité des productions de cette jeune maison d'édition, Les éditions de l'Observatoire, je savais que je finirais par le lire. Grâce à la masse critique de Babelio, j'ai eu cette occasion.

Force est de constater que ce roman m'a profondément remuée et même déstabilisée. Une jeune femme, Virginie, devient danseuse de pole dance, sort d'une histoire d'amour compliquée, est en quête d'un père qui l'a abandonnée à la naissance. Mais, aussi, Virginie parle à son frère jumeau, un foetus fossilisé qu'elle aurait « avalé » in utero et logé à l'arrière de son bras. Bref, résumé comme ça, on pourrait se dire « Mon dieu, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? ». Et pourtant, il vaut le détour.

La première grande force de ce roman est la langue, le style de l'auteur. Manuel Blanc a l'art de raconter les choses sans filtre, en toute liberté, sans souci du « qu'en dira-t-on ? ». Il prend le lecteur par ses mots et le secoue vivement pour le faire réagir, pour en faire un acteur et pas un simple spectateur. Peu importe que le lecteur aime ou pas Virginie finalement, il a une opinion, un ressenti. Peu d'auteurs osent une telle franchise, une telle plume acérée.

La seconde grande force du roman est la capacité de l'auteur à se mettre dans la peau de son personnage féminin. Manuel Blanc est Virginie, il la connaît par coeur, il sait exactement ce qu'elle ressent, au plus juste, au plus sensible. Si l'on donnait ce texte à lire sans préciser l'auteur, beaucoup de lecteurs penseraient qu'il est écrit par une femme. C'est un talent de savoir se glisser avec réalisme et sensibilité dans un personnage du sexe opposé.

Alors oui ce livre est original, dérangeant et ne plaira pas à tout le monde mais oui il mérite d'être découvert pour toutes ces qualités évoquées. Et puis, il est si bon de sortir de sa zone de confort, d'être bousculé. Un auteur que je vais suivre. Et puis je pense que cette citation de Danton sied très bien aux éditions de l'Observatoire : « de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ».
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