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Critique de katell


J'avais laissé les enquêtes d'Enola Holmes de côté pour mieux les reprendre dans le cadre du R.A.T (Read A Thon) du Challenge British Mysteries.

Notre Enola poursuit son petit bonhomme de chemin, en évitant de tomber sur un de ses frères et en cherchant, sans relâche, sa mère.

Nous sommes en mai 1889, Enola se promène, sous le déguisement d'Ivy Meshle, secrétaire du Dr Ragostin, dans les rues de Londres et s'accorde une pause fraîcheur dans la dernière nouveauté londonienne : les toilettes publiques pour dames. Alors qu'elle se repose, elle assiste à une étrange scène impliquant la jeune Lady Cecily Alistair et deux cerbères féminins. Cecily, rencontrée lors de L'affaire Lady Alistair, semble en bien mauvaise posture. Comment communiquer avec elle ? Un accessoire inattendu devient instrument de communication entre les deux jeunes femmes, qui se sont reconnues : l'éventail que toute dame de qualité a avec elle lorsqu'il fait chaud (à ce propos, à la fin de l'épisode, dans les bonus, il y a un récapitulatif intéressant sur le langage des éventails.). Suite au fructueux échange silencieux, Enola tient sa nouvelle enquête : un éventail rose donné, discrètement par Cecily, enfermant un curieux message codé. C'est un SOS, Cecily est dans une situation plus que désagréable : elle est séquestrée afin de pouvoir être mariée contre son gré.
Commence alors une enquête prenante qui entraîne notre jeune détective dans les méandres des mariages forcés, de la violence faite aux femmes afin qu'elles ne puissent être maîtresses de leur destin. Elle devra surmonter quelques obstacles et non des moindres : les serres de son frère Mycroft, bien décidé à attraper la fugueuse, et les tentatives, pour qu'elle recouvre la raison, de son autre frère, le célèbre Sherlock Holmes enquêtant sur la même affaire qu'elle.

Ce que je trouve toujours aussi intéressant dans la série Bd réalisée par Serena Blasco, ce sont les sujets abordés, peu évidents parfois, dans chaque épisode. Entre les nouveautés telles que les toilettes publiques pour dames, la bataille acharnée menée par Enola pour décider de son destin, les mariages arrangés, et souvent forcés, toujours en vigueur au sein de la bonne société victorienne, et l'aperçu de l'exploitation de la misère du peuple et des enfants dans les orphelinat, le jeune lectorat a de quoi aiguiser son esprit critique et apprendre sur le quotidien d'une époque, pas si lointaine que cela, tel un pont vers l'exploitation contemporaine de la misère des peuples, toujours d'actualité.
Le graphisme est toujours aussi réussi et très coloré. Il permet à l'autrice de montrer combien le regard de Sherlock Holmes sur Enola change : il lui tient rigueur de sa fougue rebelle, de son refus des usages du monde, avec, et c'est nouveau, une pointe d'admiration pour sa force de caractère. Enola veut s'émanciper, ne dépendre de personne et surtout choisir ce qu'elle fera de sa vie. Une seconde nouveauté se fait jour : à l'issue de son enquête, Enola comprend les raisons qui ont amené sa mère à fuir et disparaître. Comme Enola, Lady Holmes veut mener sa vie comme elle l'entend. Aussi, Enola décidera-t-elle d'être moins obsédée par la recherche de sa mère afin de se concentrer sur son propre avenir. Tous ces événements font que je m'attache de plus en plus à Enola, jeune rebelle fougueuse et intrépide, féministe avant l'heure.
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
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