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Critique de gouelan


Berck-sur-Mer et son sanatorium de l'entre-deux-guerres.

Emmanuel, étudiant roumain, rongé par le mal de Pott, séjourne dans ce sanatorium. C'est un microcosme où les malades déambulent, allongés ou armés de béquilles pour les plus chanceux.

Momifié dans un plâtre, comme dans un cercueil, Emmanuel circule dans un carrosse attelé à un cheval. Les passants, derrière son attelage, semblent faire partie d'un cortège funèbre. Le décor livide des chambres, les odeurs de putréfaction, de produits désinfectants, le grincement de leurs gouttières roulantes, contrebalancés par les fêtes improvisées, les liens d'amitié à la mort à la vie.

La vie bouillonne malgré tout et ne demande qu'à éclater ce sarcophage de plâtre et de souffrances. L'emprisonnement de la maladie trouve un réconfort dans le paysage marin de Berck, ses longues plages et l'horizon qui se perd au loin sur un fil de ciel vivant, insouciant.
La pluie de l'automne lave les idées noires et le vent caresse l'impatience et les tourments. Quand le soleil darde ses rayons apportant une foule d'estivants, Emmanuel déserte le sanatorium pour s'isoler dans une villa au creux des dunes.

Comme un reportage sur la vie des patients atteints de tuberculose dans les sanatoriums de cette époque, ce roman nous captive. On se sent englué dans cette atmosphère de sarcophage et d'odeurs fanées. On respire le grand large avec Emmanuel pour ne pas suffoquer. On espère une guérison, une fuite hors du carcan de la maladie.

L'écriture est disséquée au scalpel, sans prendre ni gants ni masque. Seule la poésie du paysage sauve du naufrage. Aucun pathos, de la réalité romancée pour un regard sur la maladie et son difficile retour à la vie "normale". Et une traduction de Gabrielle Danoux de qualité pour nous faire découvrir cet auteur roumain emporté trop tôt par le mal de Pott.
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