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Critique de Analire


Themba est une jeune sud-africaine noire qui vit à Soweto, dans un township proche de Johannesburg, en pleine période d'apartheid. Pendant 20 ans, de 1959 à 1979, l'Afrique du sud subissait une ségrégation raciale conséquente, où la population noire, même si majoritaire, ne disposait pas des mêmes droits que la population blanche. Notre jeune protagoniste, offusquée de cette injustice, accompagne son grand frère Waldo à des réunions-débats clandestins, dont le but est de chercher des solutions pacifiques pour changer les choses. Voir autant de jeunes se réunir pour tenter de rendre leur avenir meilleur, c'est quelque chose de fort, qui prouve que chacun, à son niveau, peut être un engrenage important dans la mécanique essentielle pour faire avancer les choses.

J'ai beaucoup aimé l'héroïne du roman. En effet, Themba est une jeune fille courageuse, avant-gardiste, ambitieuse et téméraire, qui ose agir et faire bouger les choses. Elle ne souhaite pas se cantonner à la vie que mènent ses parents, mais rêve d'un avenir meilleur, où l'ensemble de la population cohabiterait en harmonie. Comme son grand frère Waldo ou son nouvel ami Keagan, elle a l'esprit de contestation, un désir de liberté et d'indépendance. Ensemble, ils vivent à Soweto, dans un township pittoresque à la périphérie de Johannesburg, la plus grande ville d'Afrique du Sud, fréquentée uniquement par une population blanche. On s'aperçoit que l'atmosphère générale de Soweto diffère totalement de sa voisine : des rues poussiéreuses, beaucoup trop de promiscuité, un manque d'hygiène criant… Encore des injustices révoltantes, qui viennent mettre un plus grand fossé entre les deux populations.



Cette histoire, mélange entre fiction et réalité, est une très bonne première approche du terrible Apartheid qui a eu lieu en Afrique du Sud. Les jeunes vont pouvoir se rendre compte avec clairvoyance de l'injustice subie par la population noire – interdiction de certains lieux publics, obligation de détenir un laisser-passer, couvre-feu imposé, emplois réservés aux populations noires, mariages mixtes interdits, intimidation, contrôles fréquents… À plusieurs reprises au cours de l'histoire, il est cité Nelson Mandela, le premier dirigeant historique de la lutte contre l'Apartheid, emprisonné durant près de trente ans, avant de devenir président de l'Afrique du Sud en 1994. Rappelons que ce livre s'adresse à un public jeune, peu familier de cet période historique ; il aurait été sans doute judicieux de rappeler les actions menées contre l'injustice raciale par celui que tout le monde surnomme Mandiba.

De même, une suite à Moi, Themba serait sans doute la bienvenue, pour permettre de se faire une idée globale de la cessation de l'Apartheid, des moyens employés, des populations engagés et du changement de mentalité progressive qui s'est faite les années suivantes. Cela nous permettrait en même temps de retrouver Themba et son mari et de constater l'évolution dans leur manière de vivre, de se déplacer, mais aussi dans l'éducation qu'ils insufflent à leurs enfants.

Un roman jeunesse intéressant, qui mêle fiction et réalité pour expliquer avec justesse au jeune public la ségrégation raciale qui sévissait en Afrique du sud durant une grande partie du siècle dernier.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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