- Tu sais poruquoi j'aime autant le pantsula, Themba ? demandait-il. Parce qu'il me permet d'exprimer ce que je ressens, de raconter une histoire. Quand je danse, je me sens vivant. J'oublie tout : les disputes avec les parents, la poussière qui recouvre nos rues, et même parfois l'injustice de l'Apartheid. Cette musique, Themba, elle a les notes de l'espoir !
Je m'appelle Themba Nkomo. J'ai grandi dans le township de Soweto, une banlieue de Johannesburg exclusivement peuplée de Noirs, contrairement à la capitale où n'habitaient que des Blancs. Nous ne vivions pas avec les Blancs, mais à côté d'eux : telle était l'Afrique du Sud dans laquelle j'étais née, la seule que je connaissais. Enfant, cette séparation des races me semblait presque normale. Je dis "presque" car je devais sentir confusément au fond de moi que les choses auraient pu être différentes, mais je ne me posais pas beaucoup de questions.
C'est précieux, les amis. Il faut savoir faire des efforts pour ne pas les perdre.
J'avais quinze ans et il était hors de question que je reste cloitrée : la vie était dehors. Ma vie. Celle que je voulais construire pour éviter, trente ou quarante ans plus tard, de me retrouver dans la situation de mes parents.
Parler de l'Apartheid, c'était parler de nos espoirs et de nos craintes.
Livre lu dans le cadre des Incos.
Themba, adolescente sud-africaine, nous conte ses années d’adolescence, entre ses 12 et 17 ans. Themba vit avec sa famille dans le Soweto , un des quartiers strictement réservés aux Noirs,dans la capitale du pays . Dans la capitale comme dans toutes les grandes villes du pays, les lois ségrégationnistes régissent la vie des Noirs. Themba va peu à peu prendre conscience de cette réalité singulière qu'est la leur et va progressivement devenir activiste et contestataire, tout comme une bonne part des étudiants Noirs de sa génération, de plus en plus en colère. Elle va prendre part à un Club de Lecture clandestin où des lectures politiques et sociales sont discutées, tout en suivant sa vie d’adolescente. Avec ses amis Keagan et Charlène, ainsi que son cher frère Waldo à ses côtés, Themba sait que désormais, les choses doivent changer.
Points forts du livre :
Une écriture fluide et des personnages principaux attachants et émouvants.
Un thème central très intéressant, la ségrégation en Afrique du Sud, peu souvent abordés dans les romans jeunesse.
Une prise de conscience du lecteur qui se fait au rythme de la prise de conscience du personnage principal.
Des thèmes secondaires qui sont importants pour les adolescents : l'activisme, la remise en question du monde qui les entoure, le passage de l’enfance à l’adolescence.
Se battre, c'est aussi savoir être prudent.