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Citations sur Tolbiac Juillet, tome 1 : La fenêtre de Dieu (82)

Incapable de me rétablir, j’étais resté cramponné à la froideur du bitume, sonné et exposé. Linceulé par le crépuscule blême et la palanquée de crétins végétatifs aux regards inquisiteurs et à la morve curieuse.
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Elle se décida pour une coupe garçonne et une nouvelle teinte : un rouge écarlate qui conférait à ses grands yeux sombres l'éclat d'une nuit de pleine lune. Reprenant sa marche, elle perçut le regard des passants comme un signe d'approbation.
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Mon Perfecto sur le dos, je retrouvai ma carapace fétiche, mon papier buvard, qui séchait mes blessures et donnait à mes cicatrices le sex-appeal de Marlon Brondo. Je n'avais plus peur. J'aurais pu traverser la Creuse en mobylette, la caissière d'un Leader Price sur le porte-bagages et rejouer seul l'Equipée Sauvage.
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1.Dialogue avec un dalmatien

31 Octobre1983,New York,Manhattan

La parade d'Halloween battait son plein.Sur les bords de fenêtres, des citrouilles vibrionnaient de mille bougies,tandis que la ville déversait ses monstres par centaines sur la sixième avenue.On aurait dit qu'un fleuve en crue dégueulait du Zombie.Mais ce soir ,certaines créatures ne jouaient pas à faire peur.Elles préféraient s'aimer d'un amour pur et inconditionnel.Dracula et la fée Carabosse étaient de celles -ci .Et lorsque au sud de Manhattan,sur un morceau de rive désaffecté de l'Hudson River,ils se donnèrent l'un a l'autre,il n'y eut à cet instant aucun échange de regard plus intense ,ni de plus bel orgasme sur toute la côte Est du pays.( Page 14).
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Quelques soirs plus tard, en suivant du regard le gratin aux fromages et aux coquillettes décoller de la table comme un avion s’arrache du tarmac, Erin ne s’attendait pas à ce qu’il sorte le train d’atterrissage et qu’il se pose en douceur. Elle l’avait lu dans une revue scientifique, un plat de gratin ne possède pas de roues. Lorsque la colère d’un père fait voler la bouffe familiale, la béchamel fait splatch contre le mur, il y a du verre partout et le malaise qui s’installe verrouille à double tour l'accès au monde de l’enfance. Ne restent plus que la peur et la colère comme compagnons de route pour un bon moment. Un très long moment
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Visiblement, nous avions affaire au dominant de la bande. Je rassemblai mes souvenirs d’atelier de mime et me présentai à lui dans un langage corporel d’apôtre de la paix.
– Ce sont des colombes, pas des pigeons. Je les ai perdues. Comme elles sont toutes blanches avec des yeux défoncés, je les ai appelées Cocaïne et Prozac. C'est marrant, non ?
– Ah ouais, marrant ! Hein les gars, sérieux, c'est bon, non ?
Il se tourna vers ses acolytes. Leur regard exprimait l'immensité qui séparait nos sens de l'humour respectifs. Puis il avança d'un pas et m’empala de toute sa morgue.
– Ce qui est marrant, c'est qu'avec tes conneries, tu vas nous attirer les keufs !
– Je ne faisais que les appeler. C'était innocent. Comme quand tu perds ton chat, tu l'appelles, tu vois ?
Il ne voyait pas
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En émergeant le lendemain matin, Erin considéra que toute la littérature sur l'au-delà était conforme à la réalité. Elle nichait dans une pièce à la blancheur laiteuse. Il y régnait une température bienveillante et une sérénité de bord de plage. Elle avait réussi. Tout s'était déroulé conformément à ses plans. Elle n'avait pas souffert, tout juste ressentait-elle une gêne pour respirer. Maintenant qu'elle était morte, vivre sera plus léger. L’héroïsme et l'élégance des âmes, tout cela lui plaisait déjà
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Impuissant, Charlie assista à l'effondrement d'un pan entier de son monde arc-en-ciel. Mais il sécha aussi vite ses yeux qu'il enterra ses doutes. Sa vache à lui, elle n'était pas comme celle de son père. Il l'avait vu dans ses grands yeux aussi doux et inoffensifs que celle d'une gazelle. Définitivement, rien ne justifiait le fait de ne pas avoir de prénom. Peu importe la durée et les vicissitudes de l'existence, l'âme se fossilise. Sans prénom on quitte le monde organique pour devenir minéral. Pour Charlie, sans prénom, on n'était ni plus ni moins qu'un caillou.
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Décidément, toute ma vie j'attirerai la sympathie des grands-mères. Je n’aspirais pourtant qu'à être ignoré d'elles comme de tous. J'aurais aimé avoir la lippe méprisante, l'air dur et détaché. Une tronche à vous faire changer de continent. Au lieu de ça, je traînais une de ces gueules de gentil garçon, avec mes fossettes et mon air de connard magnanime qui tente de faire reculer la courbe du chômage. Et encore, paraît-il qu'avec le temps je m'étais mâtiné d'un charme canaille comme disait mon adorée et regrettée Rustrelle. Avoir grandi dans un cabaret de magiciens, entouré d'artistes qui illusionnent, truquent et bonimentent jusque dans leur propre sommeil, n'y était sans doute pas étrange
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Le Club avait résilié mon contrat. On m'avait méprisé et transformé en chômeur aigri. Il ne me restait plus qu'à raisonner ma colère et attendre le métro suivant. Une vieille dame passa devant moi. Ma mine déconfite l'inspira.
– Vous vous sentez bien jeune homme ? s'inquiéta-t-elle, dans un souffle de gentillesse parfumé à l'eau de Cologne.
– Parfaitement bien, ai-je baratiné.
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