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Critique de 5Arabella


Inspiré par la propre vie de Bloy, le désespéré raconte la vie de Caïn Marchenoir, écrivain aux opinions extrêmes et au talent sans concessions. Lé héros se débat dans les plus grandes difficultés matérielles dues en grande partie à la quasi impossibilité de faire publier ses oeuvres, s'ajoutent à cela des difficultés d'ordre personnel, la mort de son père, une relation pour le moins complexes avec Véronique une ancienne prostituée convertie par Caïn à la religion catholique. le livre décrit en quelque sorte le chemin de croix de Marchenoir, qui finit par agoniser seul, écrasé par une voiture, sans même se voir offrir les consolations de la religion.

Les idées de Léon Bloy sont réellement extrêmes. Catholique fanatique qui fustige le clergé de son époque pour ses concessions à l'esprit du siècle et sa tiédeur (sa modération en quelque sorte), refus de la sexualité, anti-sémitisme, critique féroce de la littérature de son époque, on est dans une charge violente, certains passages sont ridicules d'autres révoltants. le récit romanesque n'est pas non plus un point fort du livre, l'action se résume à peu de choses, et disons ne constitue par vraiment l'intérêt principal du livre.

En fait on assiste à des scènes et morceaux de bravoure sans véritables liens, de genres et de tons disparates, mais ce qui arrive à susciter l'intérêt et fixer l'attention c'est le style, l'écriture, de Bloy. Difficile d'expliquer pourquoi, la richesse lexicale sans doute, une rhétorique savante, une façon de construire et mener la phrase, tout cela provoque une sorte de jubilation et de plaisir. La scène la plus réussie est pour moi le dîner chez Beauvivier, dans laquelle Bloy se livre à une démolition en règle d'un certains nombre d'hommes de lettres de l'époque, et là c'est réellement irrésistiblement drôle et jouissif.

Bloy n'est certainement pas un auteur qui puisse susciter la moindre envie d'identification ou même de sympathie chez le lecteur, mais d'admiration devant une écriture assez unique.
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