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Critique de dvall


En moins de cent pages, Christian Bobin couche sur le papier une prose simple, douce et élégante pour coudre des idées et des images sur la conscience de celles et ceux qui lisent. Successivement, apparaissent une mère esseulée dans un hall de gare, la robe immaculée de la mythique baleine imaginée par Melville, un enfant aux yeux gris cendre qui nous rappelle le regard innocent que nous portâmes tous sur le monde, une fenêtre étroite conçue pour la guerre, un homme qui ne dort jamais et ne tient pas en place, les preuves en miettes de l'existence de Dieu, un amour ancien remplacé par un amour nouveau, la première neige de l'année, une jeune femme qui parle de sa vie, le temps entassé et le temps perdu, et puis finalement, l'écrivain qui écrit des choses fragiles.

« Écrire c'est faire retentir sur la neige chaque pas de l'ange. Écrire c'est par instants se retourner, et voir l'éclair de la hache haut levée, d'un seul coup la fin de l'énigme. »

Textes épars mais tous connectés par une idée que chacun se doit de découvrir. Ces lignes sont empreintes d'une profonde mélancolie et d'une fibre contemplative évidente. Une inclination spirituelle et même religieuse se dégage de certains passages, mais ce que je retiens surtout, ce sont ces écrits délicats sur l'enfance, le silence et le temps perdu. le style est léger, la syntaxe élémentaire, parfois trop peut-être car l'enchaînement régulier de phrases très courtes ne contribue pas à instaurer une musicalité dans le texte, ce que j'apprécie généralement dans l'art de la prose. Ce que j'ai perçu au contraire, c'est le rythme d'un métronome, une cadence, celle du temps qui passe et nous rappelle qu'il faut saisir l'instant et profiter des choses simples tant qu'on le peut.
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