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3,88

sur 527 notes
Telle une voix off d'un journal intime, Christian Bobin, au fil des pages, nous parle tout bas des Choses de la Vie. Amour, solitude, enfance, écriture, lecture et …D.ieu.
11 textes pour se questionner, un peu de philo, juste ce qu'il faut.
Ses mots s'écoulent en prose poétique, font rejaillir des sensations à jamais inassouvies.
Certains font ricochet sur les eaux troubles de nos tourments. D'autres forment une flaque sur le bitume de nos plaies refermées. Tous s'infiltrent dans notre passé refoulé.
Christian Bobin s'adresse surtout à la femme qui enfante, patiente, se lamente… et se contente.
Voir son enfant grandir, lui sourire et puis un jour le voir partir.
« La part manquante », est-ce donc la frustration de constater que, finalement, la Vie ne nous laisse pas choisir ?
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Tellement original,jamais rien lu de semblable,un auteur si particulier.Je ne peux donner que quelques images qui me sont apparues ,de la dentelle, des morceaux de bois, des pierres,du froid,de la buée...des odeurs de feux de bois humides ...et par dessus des sourires d'enfants,des femmes sophistiquées ou rustiques,des pelisses et des draps blancs....une petite musique.... Et moi qui regarde derrière la vitre...toutes ces choses délicatement posees,cette vie.....tellement poétique !
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C'est par une nuit d'insomnie que débute toute lecture. Une insomnie sans whisky, bien que ça rime la nuit. Il y avait un vieux bouquin, tout petit, tout fin, d'un auteur que je ne connais pas, Bobin là aussi ça rime comme un bon verre de vin. Longtemps, je me suis pris ce livre, entre les mains, sans l'ouvrir, juste pour observer la couverture. La photo interpelle, belle, la lumière du noir et blanc, le papier jauni, les vagues qui s'échouent sur le rivage, le regard porté au loin. Et puis Christian Bobin, j'en ai souvent entendu du bien. Alors…

Alors, je lis la première nouvelle, oui, c'est un recueil. Et rapidement j'arrive à la dernière. Il fait froid, toujours nuit, mais le silence est là. J'aime ce silence dans le noir, le meilleur moment de ma vie. Pour les nouvelles, j'ai déjà oublié tout ou presque. de leur histoire, de leur contenu, de leur poésie. Bobin parle de l'amour, parle de l'enfance, parle de Dieu, parle du silence aussi. le silence, ça me parle. Les autres sujets, je ne sais pas, ne sais plus. Il parle de neige, aussi, et j'aime le silence de la neige. L'un est indissociable de l'autre.

J'aime donc la nuit et son silence, écouter juste le chuchotement des pages qui se tournent, comme des flocons de neige qui s'échouent sur le trottoir. J'aime respirer l'âme d'un bouquin jauni, l'âme d'une autre âme lisant un bouquin aussi, le même peut-être, la nuit éventuellement. Pourtant, sur ce coup-là, j'ai merdé, comme d'habitude, parce qu'au final, je n'ai pas ressenti grand-chose à la lecture de ce Bobin, première expérience du nom. J'en ai un second, je lui laisse donc l'occasion d'une seconde chance. Il faut toujours laisser la place à une seconde chance, sinon on risque de le regretter et ma vie ne sera que poussière.
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Je souris, en lisant les avis précédents, l'un n'a rien lu de tel et l'autre : rien aucune émotion. Voilà le constat, Bobin soit on adhère soit on est complètement hermétique. Il faut savoir écouter la petite musique qui bruisse comme les feuilles au vent, il faut se laisser porter par la douceur des phrases, la légèreté des sensations, il faut être sensible à la pensée humble d'un être. Regarder un enfant dans toute son insouciance et innocente et en faire un texte merveilleux comme M Bobin sait si bien le faire. Il faut avoir porter un enfant pour comprendre toute la profondeur et la splendeur du tableau de la femme que nous offre Bobin. C'est la vie simple et profonde à la fois. Il nous chante tous ces faits qu'on ne peut décrire vraiment ni palper ni maîtriser.
Tous ces petits textes nous interpellent et nous faire prendre conscience qu'on est parfois bien trop inconscient : et oui, pour laisser s'échapper de si jolis moments, de si simples bonheurs, des petites bulles d'éternité et de sérénité. Voilà ce qu'est Bobin un maître dans l'art de nous porter vers un monde impalpable, que seuls sans doute les rêveurs, les poètes, les artistes savent y pénétrer par la petite faille de lumière. Là-haut dans le silence d'un monde qui n'appartient qu'à l'instant présent.
Un très joli recueil de textes touchants et tellement vrais. Bobin est plus qu'un poète, c'est aussi un philosophe à sa façon.
Lire Bobin vous offre une parenthèse de bonheur, de sérénité, tout devient différend, et quand dans votre vie il y a comme ça des boulets noirs et lourds, ouvrez Bobin, installez - vous, et lisez, vous regarderez vos boulets d'autre façon, ils vous sembleront déjà moins lourds, moins noirs, peut être même vous parviendrez à les détacher.
Respirez, lisez Bobin, d'ailleurs il a écrit un fort beau texte sur la lecture, une petite merveille.
Extrait sur l'espace dédié.
Merci M. Bobin pour ces instants de pur bonheur de lecture.
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Recueil de onze textes courts dont les thèmes sont chers à l'auteur :

La mère que son enfant quittera en devenant sa part manquante
l'écriture, la lecture
l'enfance
Marguerite Porete
l'homme de pouvoir
l'amour, la jalousie
la neige
le temps que l'on peut croire perdu
et Dieu, bien sûr

Cela peut sembler hétéroclite mais tout est lié par ce même creux, cette même absence que Dieu comble

Chez moi, Christian Bobin fait naître de ses mots des images, mais surtout il fait naître des sentiments, intimes, profonds, parfois indicibles:

« Les bras tendus en arrière, [l'enfant] court après les pigeons ».

Je le vois cet enfant, baigné de soleil, l'esprit vide de tout sauf de sa joie, ses deux bras effectivement et curieusement en arrière, le corps penché en avant et je sens surtout cette joie innocente : la sienne et la mienne aussi de l'observer, de tenter de la partager et finalement de l'envier. Tout ça en dix mots.

Certes je perçois bien que dans ce texte déjà ancien, le Christian Bobin virtuose qui sait si bien ciseler, épurer ses phrases était un peu – j'ose le mot - gauche. Pas beaucoup, juste de quoi trahir sa jeunesse et juste de quoi aiguiser encore plus mon admiration.

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La joliesse des mots, la caresse des arabesques littéraires. Voilà le repos sur le chemin de l'Olympe.
Revoilà Bobin à l'oeuvre. Son long travail poétique, déjoue le jour, ajourne la nuit. On plonge, nage dans ces pages, souriant de plaisir.
L'histoire ?
Laissez-vous porté. Ecoutez….
La mélodie, des pensées, des tournures de phrases en dentelles, des idées à la volée, en chassant le papillon du coeur, on s'époumone devant la strophe. On s'apostrophe devant le paragraphe qui dégrafe le voile d'une tendresse, à peine effleurée.
L'histoire ?
Laissez-vous porté, écoutez…
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"Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour."

Dans ce petit livre emprunt de poésie, onze nouvelles évoquent la vie et ce qui l'entoure. L'enfance et l'amour sont leurs points communs. le titre de l'ouvrage est celui du premier texte qui parle de maternité. Suivent "La baleine aux yeux verts", "La fleur de l'air", "La meurtrière", "Celui qui ne dort jamais", Les preuves en miettes de l'existence de Dieu", "La pensée errante", "La voix, la neige", "La parole sale", "Le billet d'excuse" et "L'écrivain".

Chacun d'eux parle de maternité, d'enfance, d'écriture, de parole, de voix et de lumière.

"Vous aimez la compagnie des enfants. Pourquoi vous l'aimez, vous ne savez pas trop. Il y a plusieurs durées dans votre vie. Il y a plusieurs eaux mélangées dans le temps. L'enfance fait comme un courant profond dans la rivière du jour. Vous y revenez souvent, comme on revient chez soi après beaucoup d'absence."

Au fil des pages, on se laisse guider par la plume de l'auteur, on s'interroge, on se souvient de moments qui semblent si loin.

C'est doux, poétique et imagé. Par ses mots, l'auteur fait ressentir des émotions.

Ce livre ne s'explique pas, il se lit, et touche. Chaque lecteur percevra différemment un texte mais dans tous les cas ressentira les bienfaits de cette plume. Une très belle lecture !

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Je devrais lire plus souvent du Christian Bobin.
C'est beau, ciselé, un véritable travail d'orfèvre des mots.
Bobin fait partie de ces quelques auteurs où j'éprouve parfois le besoin de revenir quelques pages en arrière, de relire une page pour être bien certain d'avoir saisi toute la profondeur du propos.
La part manquante n'échappe pas à la règle. Une petite centaine de pages de textes courts mais intenses, onze au total. J'y ai retrouvé un peu de Delerm dans cette succession d'instantanés, avec infiniment plus de mélancolie et toujours cette présence invisible du Tout-Autre qu'on croise au détour des pages.
A lire par petits bouts, par bribes, dans une douce chaleur d'un soir d'hiver, au coeur d'une maison endormie ...
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Une douzaine de nouvelles pour nous parler d'enfance, de solitude, de lecture, d'amour… avec une écriture qui manifestement veut nous conduire vers la meilleure part de nous-même, rare et précieuse. Et pourtant, je n'ai pas aimé beaucoup parce que l'écriture cette fois, m'a semblé sonner faux. Phrases alambiquées, construites par associations hasardeuses de mots (le lecteur y trouvera bien ses petits), voilà, j'ai parfois même eu l'impression de lire du pseudo Prévert ou du pseudo Breton, je n'aime pas avoir l'impression qu'on se fdmg…. Mais c'est dommage, car j'ai l'impression que ce qu'il voulait nous dire ici de nos néants, de nos vides, de nos creux, de nos absences à nous-mêmes,de nos manières de chercher à les remplir était un vrai sujet et je ne doute pas qu'il aurait su.
Pour tout dire il faut vraiment le vouloir pour extraire nos parts manquantes de ce miellat.
Heureusement je garde le souvenir de « l'homme joie » et de « Ressusciter » à l'écriture lumineuse, simplifiée, élaguée, modeste et vraie qui, comme en toute conduite marque la supériorité.
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La prose de Christian Bobin n'est jamais qu'une poésie qui s'affranchit de la contrainte de la rime.
Une autre marque de fabrique de cet auteur est son obsession à prendre le contre pied des évidences, du communément admis par la pensée éduquée à l'observation de la vie. Point d'expérience qui vaille, tout est remis en question. le bonheur attriste quand le malheur soulage, la lumière coagule quand le sang étincelle.
Heurts et malheurs du lecteur que je suis, balloté, harcelé par l'indiscipline des phrases courtes qui fusent, par la fulgurance de traits de pensée qui lacèrent mon ciel comme des comètes.
Il faut s'y faire, la pédagogie de l'expérience est bafouée, l'esprit foisonne en désordre. La part manquante est un beau fouillis duquel on a du mal à extirper l'intention de l'auteur. Y'en a-t-il d'autre d'ailleurs que celle de satisfaire un esprit qui cherche à en féconder un autre.
On peut le lire en tout sens, en tout temps. Je perds pied quand même. Attention à l'overdose.
Mais avec Christian Bobin on se rassure, la mort est une naissance. Un ouvrage en appelle un autre.
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