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Critique de Zephirine


Ce livre posthume de Christian Bobin est un chant d'amour à celle qui partageait sa vie, la poétesse Lydie Dattas. C'est aussi un monologue avec la mort qui a toujours hanté le poète.

Cet ultime récit assemble des fragments comme des patchwork qui forment le testament d'une vie, sans révolte et sans plainte.
Le poète a écrit ce recueil sur son lit d'hôpital avant de le terminer chez lui, dans les derniers jours de sa vie, ce qui le rend plus poignant encore pour le lecteur qui découvre un homme affaibli et malade qui s'avance vers sa fin avec une simplicité et une lucidité qui forcent le respect.
Ainsi le poète nous emmène-t-il dans une grande traversée de la vie, nous faisant partager ses émois et ses convictions. Comme son admiration pour le pianiste russe Sokolov, musicien de génie.
« Je vois cet homme comme une muraille : une muraille contre la mort …En écoutant cet homme, j'oublie tout et je me souviens de quelque chose de la vie que nous avions négligée…quelque chose. »
Bobin parle à sa manière du monde et du quotidien. Rien n'est insignifiant à ses yeux et ce croyant en Dieu célèbre la vie et ce qu'elle a de vrai. Chez lui, pas d'affèterie, tout est sincère et le plus insignifiant mérite notre attention.
« pierres, fleurs, arbres et nuages nous innocentent et ne demandent rien en échange si ce n'est notre regard sur eux un instant si pur qu'il enflamme jusqu'au dernier cercle de l'univers. »
L'amour solide, éternel, qu'il vouait à sa femme Lydie Dattas, éclate dans ces dernières pages et c'est magnifique.
« le plus grand bonheur que j'ai connu depuis cinquante ans, c'est ta joie devant ce que j'écris. C'et ta compréhension absolue de mon coeur et du monde. »
Le poète nous parle aussi de l'écriture qui a rempli sa vie, et sa vision de l'écriture est d'une grande humilité.
« Il faut éloigner beaucoup de choses, beaucoup, pour écrire un livre fort – je veux dire un livre qui s'envole et va non aux cieux qui sont purs et illisibles, mais auprès de qui en a vitalement besoin. »
Grâce à ce condensé posthume de Christian Bobin, on a l'illusion que le poète est toujours parmi nous et cela est rassurant car nous avons besoin de la poésie.
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