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Citations sur L'empire du politiquement correct (11)

Le but de la démocratie n’est pas de s’entendre mais de savoir se diviser.
ALFRED SAUVY
L’esprit du libéralisme bien compris apprend aux hommes à tolérer ceux qui ne pensent pas comme eux mais qui vivent avec eux, et rappelle à chacun que ses convictions, aussi ardentes soient-elles, ne réfèrent, du point de vue de l’économie générale de la cité, qu’à une doctrine parmi d’autres. Non pas que tout soit relatif. Mais il faut toujours contenir en soi la tentation du fanatisme. Si la politique et la morale ne sont pas étrangères l’une à l’autre, on ne saurait les fondre dans une seule catégorie sans les dénaturer mutuellement.
Cela ne veut pas dire que les camps politiques en présence ne chercheront pas à exercer une hégémonie sur l’espace public. La politique est conflictuelle et passionnelle et on ne saurait l’arracher complètement aux rapports de domination, mais on peut faire ce qu’on peut pour qu’elle ne s’y réduise pas. La vie politique est le domaine privilégié de l’impureté et les idées s’y mêlent toujours aux passions. C’est aussi le domaine de l’incarnation : les idées s’y affrontent à travers les hommes qui les portent et s’en réclament. La vie politique, autrement dit, ne saurait se réduire à une simple opposition entre doctrines concurrentes. La diversité des idéologies croise celle des tempéraments, sans s’y superposer. La bête humaine n’est pas une créature apaisée, et la diversité irréductible des caractères fait en sorte qu’on trouve en toute société des hommes faits pour le pouvoir et d’autres pour la contestation, des conservateurs et des aventuriers, des idéalistes et des nihilistes. Des forces la traversent, des passions la meuvent : certaines périodes historiques sont froides, d’autres sont brûlantes. Plusieurs sont tièdes. Si les hommes sont faits pour vivre ensemble, ils ne sont pas faits pour s’entendre.
Éloge du conflit civilisé p. 265-267
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[...] on comprend que toute forme d'attachement marqué à ce qui passe pour le monde d'hier relève désormais du désordre psychiche.
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C'est une chose de ne plus être de gauche. C'en est une autre d'être de droite.
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Cette fragmentation infinie de la subjectivité est visible dans l'acronyme LGBTQI+, qui semble appelé à s'étendre en mobilisant toutes les ressources de l'alphabet [...]
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Les pires sont évidemment ceux qui comprennent le message progressiste mais le refusent: ils basculent dans la catégorie des ennemis du genre humain.
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Il est des auteurs réjouissants. Sans doute pas en raison du diagnostic lucide et limpide qu’ils portent sur notre société bobo-féministo-diversitaire et sur le grand masochisme occidental, mais par leur truculence, leur humour et la fraîcheur revigorante de leurs idées, qui surpasse aujourd’hui de très loin les vieilles rengaines moisies d’une gauche perdue entre social-libéralisme puritain et tiers-mondisme écolo-marxisant. Parmi eux, sans aucun doute, un jeune sociologue québécois rondouillard et rigolard, Mathieu Bock-Côté, excellent client de surcroît pour les chaînes de télévision françaises, qui l’ont régulièrement invité à commenter, ces derniers mois, les turpitudes de la vie politique hexagonale. Qu’on ne s’y trompe pas : M. Bock-Côté n’est pas un journaliste, il ne s’autorise pas la médiocrité du prêt-à-penser. S’il peut passer au premier abord pour un polémiste – assez retors d’ailleurs, toujours prêt à asséner à ses contradicteurs les arguments les plus imparables, avec l’accent sympathique et musical des rives du Saint-Laurent – il faut se plonger plus attentivement dans ses écrits pour y découvrir un penseur, un vrai.

On commencera avec Le multiculturalisme comme religion politique, véritable bréviaire pour tout conservateur qui souhaiterait comprendre pourquoi il doit raser les murs quand les « progressistes » (vous savez, ceux qui défendent pêle-mêle et de manière totalement inconditionnelle les droits des musulmans, des Noirs, des Roms, des lesbiennes, des gays, des trans, le droit à l’enfant et à l’euthanasie, la parité, l’identité de genre et j’en passe, ceux qui trouvent qu’il faut virer les mâles blancs du pouvoir, de l’entreprise, des médias, etc.) les plus imbéciles ont droit de cité partout et à longueur de temps. Une véritable généalogie du masochisme occidental, une histoire de l’omni-tolérance suicidaire et du triomphe des minorités comme résurgences d’un prolétariat dont l’embourgeoisement lui a fait oublier la révolution. Un travail abondamment référencé – marque d’une rigueur universitaire très anglo-saxonne –, indemne d’approximation, solide, éclairant, une vision distanciée d’un Occident européen avide de sa propre perte, désireux jusqu’à l’orgasme de disparaître dans la mélasse multiculturelle, dilué dans la masse de nouveaux gènes conquérants et hostiles à la blancheur, en rémission de ses péchés millénaires.

Et voici que l’auteur nous livre un nouvel opus tout aussi talentueux, intitulé L‘Empire du politiquement correct.
En effet, parmi les armes que les masochistes bien-pensants utilisent à longueur de L’Obs, de France Culture et de BFMTV, il y a le politiquement correct, l’art de disqualifier préventivement toute contradiction idéologique par le travestissement linguistique de la vérité ou encore, pour le dire plus simplement, l’art de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Qu’on en juge par deux exemples récents : si la multiplication des marques de haine antisémite est aujourd’hui avérée, nous disent les habituels médias et intellectuels subventionnés, c’est parce que la France a redécouvert l’antisémitisme. Ah bon ? Ne serait-ce pas plutôt, principalement, du fait de l’intolérance arabo-musulmane et de la chienlit qui règne dans les cités ? Pas du tout ! Attention aux amalgames qui conduisent à l’islamophobie et, comme toujours, à Hitler (le fameux point Godwin). La focalisation bien-pensante de l’attention sur la question générale de l’antisémitisme occulte ici une vérité dérangeante et même, si besoin, déplace sa frénésie moralisatrice vers la prévention du populisme, un comble !
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Pourtant, malgré ses déconvenues politiques, le conservateur intrigue encore : c’est qu’il s’empare des questions vitales engendrées par la modernité radicale et transforme quelques points d’exclamation en points d’interrogation.
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Plus le système idéologique auquel on adhère se décompose, plus la tentation est forte de le sauver en multipliant les spéculations philosophiques, pour ne pas perdre avec son naufrage tout ce qu'on y avait investi existentiellement.
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Les sociétés occidentales sont emportées dans un grand mouvement qui les pousse à s’accuser de plus en plus violemment à partir du logiciel idéologique de la gauche intersectionnelle. Les critères de respectabilité continuent de se resserrer : il en faut de moins en moins pour être diabolisé. La société occidentale est transformée en camp de rééducation à ciel ouvert.
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Qui « dérape » publiquement en transgressant consciemment ou non un des tabous imposés par la Religion Woke sera désigné à la vindicte publique. Les médias sociaux permettent la reconstitution de la meute lyncheuse.
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