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Critique de calypso


Plus habitué aux bandes dessinées qu'aux romans, Olivier Bocquet signe avec du plomb dans la tête son deuxième polar. Je ne connais pas le premier donc je ne pourrai pas être tentée de comparer mais j'ai l'impression d'avoir découvert une voix singulière avec un ton marqué, décalé, naviguant entre humour noir et sarcasme. C'est un point fort, comme l'est le duo d'enquêteurs, le lieutenant Toulouze et sa stagiaire Rachel. le premier se trompe de route en se rendant sur ce qu'il croit être une scène de crime et, sur place, agit avec une nonchalance et une maladresse risibles sous les yeux dépités des « petits-suisses », les membres de la police technique et scientifique. La deuxième est la stagiaire qu'on a affectée à ce lieutenant connu pour être un bras-cassé, elle est piquante et assez peu respectueuse de la hiérarchie. L'évolution de leur relation est à saluer : les incompréhensions laisseront peu à peu la place à des échanges plus attendrissants et, ensemble et de manière assez peu conventionnelle, ils parviendront à élucider l'enquête. Et cette enquête, justement ? Elle concerne Thomas Bourriol, un jeune homme que le lecteur découvre dès les premières pages du roman alors qu'il a été enlevé et attaché sur un établi. le pire est à venir dans cet incipit qui démarre sur les chapeaux de roue : un homme dont il ignore l'identité verse du plomb liquide sur son visage et en particulier sur ses yeux. Après cette très efficace entrée en matière, on retrouve Thomas à l'hôpital, aveugle et atteint du syndrome de Gilles de la Tourette (élément de trop à mon goût) : il va devoir apprendre à vivre avec son handicap et se reconstruire psychologiquement après le drame vécu, aidé par son meilleur ami et par une auxiliaire de vie. Il aura, bien sûr, un rôle à jouer dans la résolution de l'enquête, mais tardivement. Ainsi, la mention « Il ne pense qu'à se venger. » sur la première de couverture ne me semble pas correspondre avec la direction que prend le récit. On pourrait questionner la crédibilité de l'ensemble et le dénouement dont on pressent quelques éléments assez rapidement, mais cela reste un roman qui fonctionne très bien et qui est, il faut le dire, clairement addictif.
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