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Critique de Bougnadour


Bienvenu au Congo à Kinshasa dans les bidonvilles au milieu des laissés pour compte qui ont la faim pour fidèle compagne. Sans travail, on traine, on discute autour d'un jeu de dames en carton et capsules de bière, alors quand des gros bras militaires vous proposent de participer à une manif pour quelques billets, ça ne se refuse pas.
Les manifestations truquées pour soutenir des politiciens véreux c'est le quotidien dans un pays où clientélisme et corruption se cachent sous une démocratie de façade.
Célio Matemona un jeune orphelin voit partir ses deux copains Baestro et Gaucher vers la manif mais seul Gaucher reviendra, Baestro fera partie des morts nécessaires aux affrontements planifiés par Gonzague Tshilombo pour discréditer l'opposition au président tout puissant.

Bien qu'ayant perdu ses parents dans une des multiples guerres civiles du pays, Celio a été éduqué par un missionnaire et s'est découvert une passion pour les mathématiques. Toute sa philosophie vient d'un simple manuel : « Abrégé de mathématiques à l'usage du second cycle », pour Célio la vie peut être résumée à des équations, des théorèmes, des axiomes. le logique Celio comprend vite à qui profite la mort de Baestro et décide de faire la lumière sur la tragédie. Armé de ses sentences mathématiques il va interpeller le machiavélique Tshilombo qui, intrigué par ce jeune homme peu ordinaire, va le prendre à son service. Décidé à monter dans les sphères du pouvoir pour venger la mort de son ami, Celio va aider son nouveau patron à monter des coups tordus de plus en plus sophistiqués au risque d'y perdre son âme.

Mais au Congo la politique doit composer avec la magie ancestrale, les problèmes se règlent avec des dessous de table, des passages à tabac mais aussi avec les incantations des sorciers et bien sûr ce mélange va être explosif pour l'avenir des personnages.

Voilà un roman assez parfait avec une bonne histoire, de l'humour, des rebondissements et surtout une vision lucide de la politique et de la société congolaise qui filent du mauvais coton. On pourra lui reprocher une certaine superficialité et des ficelles visibles mais il est aussi pédagogique, le lecteur apprendra comment organiser un coup d'état et ou monter un piège pour déconsidérer la France en Afrique. Dès 2008, In Koli Jean Bofane était en avance sur Wagner et les putschistes d'aujourd'hui.
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