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Quel que soit le bout par lequel on le prenne, Nous faisions semblant d'être quelqu'un d'autre, premier roman d'une jeune israélienne d'à peine plus de 25 ans, qui écrit directement en anglais, est globalement très frustrant. Dans le sens où le livre contient beaucoup de très bonnes choses : une écriture saillante, charnelle et brillante, entre autres, quelques scènes mémorables de tragi-comédie (les manifestants palestiniens qui demandent la collaboration des forces ennemies pour que leur action soit médiatisée) et une description éloquente d'un pays en état d'alerte et de siège permanent ou comment vivre dans la paranoïa, au quotidien. Très bien, mais pourquoi Shani Boianjiu s'est-elle donc ingéniée à compliquer son récit, à le rendre souvent confus voire opaque ? Au début du livre, trois amies de lycée prennent tour à tour la parole et racontent la fin de leur période "innocente" avant leur service militaire de deux ans où elles connaissent l'ennui, la peur et une grande désorientation devant l'absurdité de leurs tâches respectives. Et puis, sans transition, la romancière abandonne le "je" des narratrices et décrit le retour à la vie civile, comme en tenant ses personnages à distance. Nul doute que ces femmes sont traumatisées par leur expérience mais le lecteur est lui un peu largué par des ellipses, des retours en arrière et des digressions surprenantes. Et la fin du livre n'arrange rien, en une tentative approximative de refermer la boucle. le plus gênant dans tout cela est le manque d'empathie que l'on ressent devant le sort de ces héroïnes lequel, d'ailleurs, n'est pas forcément très explicite. D'où cette frustration évoquée plus haut due à une intrigue déstructurée et disparate dont il nous manquerait un mode d'emploi.
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Camarades de classe depuis l'école primaire, trois jeunes Israéliennes fantasques cherchent des dérivatifs à leur ennui dans un village près de la frontière ou rien ne se passe, sinon le pire. Sarcastique et autoritaire, Léa donne les règles du jeu, entraînant l'espiègle Yaël et la sombre Avishag. La fin de leur scolarité signe la fin de leur insouciance. Propulsées dès dix-huit ans dans le monde monotone et brutal de l'armée pour effectuer leur service militaire, elles se collettent avec toute la violence d'un pays en état d'alerte permanent.

Léa est postée à un checkpoint en Cisjordanie, Avishag sert dans une unité de combat chargée de surveiller la frontière égyptienne et Yaël entraîne les soldats au maniement des armes. Chacune tente de traverser à sa manière ces terribles années. Portrait implacable d'une génération perturbée, ce roman initiatique met en lumière la difficulté universelle d'être jeune et de forger son identité.

Voilà un livre intéressant à double titre. Ecrit par une jeune auteure israélienne dont c'est le formidable premier roman, il nous permet de suivre trois jeunes filles au cours de leurs deux années de service militaire obligagtoire, il est aussi un document sur l' armée d' israel, ses règles, et son machisme.

Nous partageons les doutes, les ambitions et les coups de coeur des trois jeunes filles et leur retour à la vie civile, marqué par leur expérience. Les guerres que connait le pays, les crises politiques et les tragédies qu'elles entrainent pour les israéliens et les palestiniens sont évoquées avec subtilité et sans porter de jugement.

Bref, ce livre émouvant et instructif à la fois est un plaisir à la lecture et une source d'enrichissement et de culture.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans un petit village prés de la frontière Libanaise, Léa, Avishag, Yaël ont 18 ans et doivent faire leur service militaire. Nous sommes en Israël. Ces trois jeunes femmes réagissent différemment face aux évènements
Léa se retrouve à un check point en Cisjordanie, elle est confrontée directement à des palestiniens révoltés, Avisahg va servir dans une unité de combat en charge de la surveillance de la frontière égyptienne et Yaël intègre une unité d'élite et forme les soldats au maniement des armes. Chacune à sa manière traverse cette période difficile. Ce premier roman écrit avec justesse, nous angoisse, nous fait sourire parfois avec un petit goût amer qui nous reste face au quotidien si violent de ces jeunes femmes.
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Trois jeunes filles, amies d'enfance, font alternativement le récit de cette période où l'on quitte l'enfance sans être encore tout à fait dans l'âge adulte. Cela pourrait être un roman initiatique de plus, si Yaël, Avishag et Léa ne vivaient dans un village d'Israël et n'attendaient leur incorporation pour leur service militaire. Leurs voix se relaient pour évoquer la frange mouvante qui subsiste entre les souvenirs du passé et les incertitudes du futur. A l'image de cette lisière perméable se superpose celle d'autres frontières, d'autres lignes de démarcation plus directement perceptibles, mais tout aussi poreuses. Nulle insouciance dans ces tranches de vie dévoilées par bribes, mais un état d'alerte et de guerre permanentes auquel s'adaptent différemment les personnalités et les histoires individuelles.

Cette proximité, cette intimité avec la violence et la mort sont, certes, intelligibles, mais elles restent difficilement sensibles pour qui ne les a pas vécus. La part de guerre, que ces jeunes femmes portent en elles, me les rend en quelque sorte "étrangères". C'est, probablement, pour cette raison que je n'ai pu véritablement ressentir une empathie vis-à-vis des personnages, ni me projeter dans ce roman auquel je reconnais d'énormes qualités mais pas celle de m'émouvoir.
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J'ai eu l'occasion de lire trois livres de la rentrée Robert Laffont et si je recommande chaudement Avis à mon exécuteur aux amoureux de l'histoire et des ouvrages recherchés, ainsi que le bal des hommes pour la découverte d'un protagoniste principal qui mériterait une saga entière; mon avis sera plus mitigé sur ce dernier livre.

Tout paraissait parfait : une thématique intéressante, peu exploitée et surtout un récit : la vérité donc. Au niveau des personnages : j'ai adoré Avishag qui représente l'image de ce que l'Israël fait de ces jeunes femmes, c'est une personne fragilisée par le suicide de son frère, triste, seule et surtout tourmentée. A ses côtés il y a Léa, une jeune protagoniste indépendante, caustique voire sarcastique. Enfin Yaël qui est la plus "normale" je dirai, elle est la moins définie, approfondie, travaillée des trois et je n'ai donc pas réussi à la cerner.

Pour l'histoire, c'est un récit tragi-comique. Tragique car cette formation, ce pays laisse une trace indélébile sur ses jeunes vies, un pays en perpétuelle alerte. Cette année de césure constitue un moment de perte de l'innocence, mais j'ai trouvé avant tout que c'était une routine monotone. Comique par des instants de jeunesse qui sont plus forts par une réelle envie d'insouciance à l'opposée de cette ambiance violente notamment grâce au personnage de Léa.

L'écriture est ce qui m'a le plus perturbée. Elle se veut innocente, jeune mais il manque un fil conducteur, le récit est haché, déphasé et même si cela est voulu je n'y ai pas adhéré.

En définitive j'ai aimé l'audace de ce roman mais je suis mitigée par ce manque d'approfondissement de certains personnages, l'écriture saccadée, un récit légèrement survolé où l'aspect tragique reste en surface.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Trois jeunes filles qui viennent de terminer leurs études secondaires vont vivre ce que toutes les israéliennes de leur âge connaisse : le service militaire. Et dans le contexte géopolitique d'Israël cela donne une ambiance particulière et un intérêt certain à la lecture. Affectées dans des unités différentes, les voilà confrontées à la réalité violente de ce pays, mais aussi à la difficulté d'être une femme, d'être un soldat, d'être jeune.

A travers ces portraits de jeunes femmes, fantasques, insouciantes, mal à l'aise, l'auteur nous peint la société israélienne d'aujourd'hui. Cette société où la sécurité rythme la vie, cette société et ses contradictions, ses antagonismes, entre répression et compassion, intransigeance et pardon. Une société paranoïaque en quelque sorte.

L'idée de départ est donc très bonne, et d'ailleurs, le début du roman est excellent. On plonge dans cette atmosphère à vitesse vertigineuse. Mais la construction du texte lui-même sème le trouble. Elle fait perdre pied. La narration devient décousue comme si la fin du service militaire marquait une rupture. Une rupture aussi dans la vie de ces femmes qui peinent à trouver leur marque, leur place dans la société, voire une raison de vivre.

Bref, un bon roman, qui plonge le lecteur dans une réalité quotidienne parfois violente et souvent absurde, mais qui, probablement aurait mérité d'être construit de façon plus simple pour porter le lecteur jusqu'au bout. Une preuve de jeunesse, peut-être ?
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Yaël, Avishag et Léa sont trois amies vivant dans un petit village israélien, proche de la frontière libanaise, en 2006. Adolescentes, elles vont faire leur service militaire obligatoire pendant deux années. Avishag, marquée comme ses amies par la mort de son frère Dan, intègre la seule unité de combat de femmes, près de l'Egypte. La belle et brillante Léa a été placée à l'ingrate surveillante des check points de Cisjordanie, et enchaîne les relations charnelles sans lendemain. Yaël devient experte tireur d'élite et formatrice de jeunes recrues.

Trois femmes puissantes... mais déboussolées. Leur expérience militaire marquera douloureusement leurs trajectoires privées futures.
C'est assez dommage d'en arriver à cette conclusion : le thème est hautement intéressant et a été peu écrit ; les personnages représentant une jeunesse actuelle féminine israélienne sont irrévérencieux, libres ou désillusionnés donc intéressants à traiter ; l'auteure parle de situations qui lui sont familières et qui lui tiennent à coeur, sur fond de géopolitique du proche orient, et pourtant : il est difficile d'être vraiment séduit par cette lecture, par les flash-backs incessants, le récit multiple, les introspections aléatoires, le fonds même du propos....

(...............)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Shani Boianjiu est née en 1987 à Jérusalem et a grandi en Galilée, dans le village de Kfar Vradim, proche des frontières syrienne et libanaise. Après deux ans dans l'armée, elle a étudié à Harvard dont elle est sortie diplômée en 2011. Nous faisions semblant d'être quelqu'un d'autre est son premier roman. (Biographie du site Robert Laffont)

Léa, Yaël et Avishag ont toutes les trois dix-sept ans. Elles vivent dans un village retiré d'Israël à la frontière Libanaise. Au début du roman, nous apprenons à les connaitre chacune. Elles étaient amies, mais peu à peu l'adolescence et ses tourments les ont séparés, ou du moins éloignés.

Mais en Israël, qu'on soit garçon ou fille, à l'âge de dix-huit ans, on doit servir son pays, en effectuant son service militaire. de l'insouciance de l'adolescence, elles vont alors basculer, dans la violence, le danger, et les armes. Puis après ces deux années, c'est le retour à la vie civile, qui sera loin d'être facile.

Contraintes et forcées, n'ayant pas le choix, Léa, Yaël et Avishag se retrouvent durant ces deux années à tenter de "passer le temps", peut-être pour oublier ce qu'elles vivent. Mais elles le font parfois de manières dérangeantes voir choquantes. Les chapitres s'articulent à chaque fois du point de vue d'une des jeunes filles.

Malheureusement je n'ai pas aimé ce roman. Durant toute ma lecture j'ai éprouvé un sentiment de malaise. Je n'ai pas aimé les personnages, et pour moi comme je le dis souvent, c'est rédhibitoire. Je ne l'ai pourtant pas trouvé inintéressant, peut-être justement parce qu'en ce moment l'Israël est au coeur de l'actualité.

J'ai également eu un peu de mal avec l'écriture de Shani Boianjiu, que j'ai trouvé parfois inadaptée, j'ai bien compris que c'est un choix de l'auteure, mais ce choix je ne l'ai pas compris, après ça ne reste que mon avis, mais je pense que parfois un peu plus de finesse aurait été nécessaire.

Roman coup de point, Nous faisions semblant d'être quelqu'un d'autre met en lumière le passage de l'adolescence à l'âge adulte dans un pays où la violence est le quotidien.

Je remercie Les Editions Robert Laffont pour leur confiance.

Ce roman est disponible depuis le 21 août 2014 chez votre libraire.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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Un texte très fort,une écriture plutôt maitrisee et un sens de la narration parfois déroutant mais toujours intéressant. J'ai Beaucoup aimé cette nouvelle voix israélienne féminine. L'histoire des ces trois jeunes filles de leur insouciance et du rite de passage de l'entrée à l'armée de la transformation est esquissée avec des traits légers jamais la moindre lourdeur, tout n'est pas dit et c'est l'interet. Un bon livre.
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C'est l'histoire de trois amies d'enfance israéliennes qui vont être appelées à faire leur service militaire, chacune dans une mission différente.
Alternant entre chaque point de vue, on vit le quotidien de ces jeunes filles avec leurs contrariétés et leurs obsessions de jeunes filles. Mais la guerre et ses atrocités n'est pas loin. Alors la rencontre de l'innocente jeunesse et de la dure réalité, donne naissance à un récit où les pires horreurs se mélangent aux anecdotes les plus comiques.
Grâce à son expérience personnelle, Shani Boianjiu nous offre une grande bouffée d'humanité et de joie dans ce milieu militaire si rigoureux. Elle veut nous rendre témoin de la vie perturbée de ce coin du globe. Pour ce faire, elle ne va jamais prendre partie ou montrer du doigt, mais mettre en scène l'absurdité et les incohérences du système.
J'ai été fortement saisi par le réalisme du roman. Les histoires sont racontées avec tout le détachement lié au jeune âge des trois filles. Et grâce à cette naïveté, j'ai ressenti une certaine fraîcheur qui m'a permis de m'imprégner de cette réalité pourtant si cruelle. C'est un texte qui m'a fait réfléchir sur la violence sans me torturer et qui m'a fait penser à la mort en me montrant la vie. « Nous faisions semblant d'être quelqu'un d'autre» est un témoignage poignant qui restera gravé.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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