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Critique de gabb


Ceci n'est pas une critique.
Enfin, pas une critique littéraire. Devant un tel témoignage, devant le drame épouvantable vécu par Valérie de Boisrolin et les siens, on ne peut que s'incliner et s'abstenir de porter le moindre jugement sur la qualité stylistique ou formelle de ce récit bouleversant.

Lea est une adolescente bien élevée et pleine de vie, comme on en rencontre dans tous les collèges de France, et rien ne la prédestine à l'inconcevable métamorphose qui plongera sa famille dans la chaos. Un jour elle fait la connaissance de B., un jeune mulsuman qui n'inspire guère confiance à ses parents. Très vite, le comportement de Lea change, elle renonce au maquillage, se fait distante, et finit par se radicaliser complètement. Ses parents, pourtant vigilants, font le maximum pour que Léa mette un terme à cette relation, mais Léa poursuit en cachette son effroyable mue, jusqu'à ce jour de juin où elle fugue avec B. pour se rendre en Syrie.
Sa famille est effondrée, et Valérie de Boisrolin va tout mettre en oeuvre pour essayer de récupérer sa fille.
Avec elle, le lecteur passe tous les sentiments : incompréhension d'abord (comment une jeune fille équilibrée et si proche des siens, peut-elle sombrer aussi vite dans le fanatisme ?), puis culpabilité et remise en question (quelles ont été les erreurs commises dans cette cellule familiale pourtant irréprochable ?), colère vis à vis de B., de Léa ou des services de l'Etat qui ont manifestement failli, angoisse insoutenable quant aux conditions de vie de Léa qui accouche dans un pays en guerre, espoir lorsque le dialogue reprend et que la jeune maman semble décidée à revenir en France, et enfin abattement quand nous réalisons que tout espoir est définitivement perdu...

Difficile, donc, de ressortir indemne de cette lecture, quand on réalise qu'aucun foyer, si aimant et si soudé soit-il, n'est à l'abri d'une telle catastrophe.
Le courage de l'auteur, qui met sa douloureuse expérience au service des autres familles touchées par le fléau de l'extrémisme religieux, est exemplaire, mais le constat d'impuissance qu'elle dresse fait froid dans le dos.
Malgré tout, son témoignage sobre et plein d'humanité est plus que jamais nécessaire, en ces temps pour le moins difficiles.
Avec la bataille de Mossoul qui s'est engagée récemment, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si Léa était toujours sur place... Qu'est-il advenu d'elle ? de son fils ?
D'autres questions se posent à la lecture de ce récit, à commencer par la plus atroce d'entre elles, inscrite noir sur blanc dans le livre par Valérie de Boisrolin : "comment faire le deuil d'un enfant vivant ?"
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