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Critique de kfk1


kfk1
08 décembre 2022
Vous avez déjà dû voir, un jour sur une plage, à marée basse, les contours d un courant imprimé dans le sable, où le lit d une rivière, seulement visible lorsque la mer se retire.
2666, c est un peu ça.
Sur 1162 pages superbement bien écrites, Roberto Bolano nous parle de violences, l air de rien, au travers de plusieurs histoires qui se rejoignent. Violence visible, celle des femmes décédées à Ciudad Juares (Santa Theresa) au nord du Mexique, violence larvée d intellos à la recherche d un mystérieux personnage...
Les cinq livres contenus dans ce volume, et qui devaient être édités en autant de livres, pour assurer une tranquillité financière à la famille de Roberto Bolano qui se savait en sursis, en attente d une greffe de foie, ont été publiés dans le même ouvrage, avec l accord des héritiers et de l éditeur.
Riche idée à mon avis, c est un monde total, global, une immersion dans ce que j appellerais la grande littérature, le roman poussé à son climax.
Sous couvert de plusieurs histoires et de très nombreuses digressions, jamais ennuyeuses, Bolano nous prend dans ses filets, la lecture en devient addictive, sans toujours savoir où l on va..
C est pour moi la quintessence du roman, un formidable travail, parfois proche du journalisme, du reportage, comme ce long passage sur les enquêtes des policiers dans le désert mexicain, tout en gardant ce souffle admirable dans la narration.
C est puissant, le texte forme une sorte de puzzle, apparemment sans rapport, avant qu une phrase vienne subitement vous éclairer, dessiner les ramifications.
Un pavé d intelligence et de Littérature,avec un très grand "L".
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