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Critique de MarianneL


Ce texte demande une disponibilité totale, comme quand on rêve, et une forme d'abandon. Il faut accepter d'être dépassé, désemparé.

Roberto Bolaño nous livre cinquante cinq fragments de textes avec des motifs qui reviennent ; les plages méditerranéennes, le camping, les villas en bord de mer désertées en automne, un petit bossu, un anglais, une jeune fille blonde, une rousse, des policiers, des fantômes, des cadavres, le vent.

Malgré sa force, cette écriture par fragments n'a pas beaucoup d'adhérence. Elle laisse des sensations, le souvenir se dissout rapidement. Roberto Bolaño donne souvent l'impression qu'il regarde les scènes qu'il décrit à distance, sur un écran. Souvent les histoires se croisent dans un même texte comme les fils d'une trame.

« Anvers » nous dit la difficulté d'avoir une vision du monde quand notre vie n'est elle-même qu'un fragment, et la difficulté de rendre compte du monde comme une oeuvre littéraire.

L'impossibilité de parler, les visages sans bouche, les visages qui ouvrent la bouche et ne peuvent pas parler, ou bien ceux qui parlent et ne sont pas entendus, sont des motifs récurrents de ce texte.

« Tout ce qu'il disait, il le disait en bavant, certaines phrases étaient des hiéroglyphes que personne ne se donnait la peine de déchiffrer. »

Une sensation d'être à bout de forces ou de lucidité, comme après une ou plusieurs nuits blanches.
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