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Critique de MarianneL


Retour avec bonheur vers Bolaño, avec cette sensation agréable qu'on éprouve en pénétrant à nouveau dans une maison aimée.

Ce recueil a été remis par Bolaño à son éditeur quelques jours avant sa mort. Il rassemble cinq nouvelles et deux beaux textes émouvants sur la littérature et la maladie et sur les auteurs à succès.

La nouvelle «Le gaucho insupportable » est dédiée à Rodrigo Fresán. Son personnage central, Hector Pereda, est un homme attachant, un visionnaire - il prévoit la crise argentine avant tout le monde, un homme de conviction - il choisit la carrière de juge plutôt que celle de député, malgré une rémunération bien moindre, et enfin un homme qui aime profondément ses enfants.
Après une brève introduction sur sa vie, on le voit ici âgé, choisissant pour survivre au moment de la crise argentine de retourner vivre dans sa ferme abandonnée, au centre du pays, pampa en déshérence abandonnée à des lapins pullulant et qui peuvent se montrer féroces. Vieillard charismatique et bon, il rassemble autour de lui les gauchos des environs, en général totalement incompétents. La nouvelle montre les dégâts du péronisme, de la crise économique, mais aussi de l'homme qui s'est détourné de la nature.

Les cinq nouvelles de ce recueil ont souvent des accents borgésiens, et notamment « Le voyage d'Alvaro Rousselot » qui raconte le voyage à Paris d'un auteur argentin, pour rencontrer le cinéaste qui a plagié ses œuvres, et qu'il considère comme son meilleur lecteur.

Roberto Bolaño nous donne dans ce recueil une dernière illustration de son monde, sa vision de la littérature et aussi du temps qui passe, pour notre plus grand bonheur.

« La pérennité a été vaincue par la rapidité des images vides. Le panthéon des hommes illustres, nous le découvrons avec stupeur, est le chenil de l'asile d'aliénés en feu. »
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