AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ClaudeAttard


La plume de Guy Boley se reconnaît entre mille. Elle est légère, cependant elle sait appuyer là où c'est important. Elle est poétique, mais peut devenir sèche et même brutale quand les circonstances l'exigent. Elle est précise, toutefois elle est capable d'entraîner le lecteur dans des divagations qui lui permettent de souffler un peu, car elle ne fait pas de cadeaux.
L'auteur raconte son enfance, et il prend son temps pour le faire. Il peint les lieux, les événements, et surtout les gens. Son père le forgeron, Jackie l'employé, sa mère, les voisins, celle qui est devenue folle après avoir perdu son fils… Ils prennent tous vie au fil des pages, et ils semblent bouger sous nos yeux tant leur description est minutieuse, faite de ces menus détails qui caractérisent l'autre et lui donnent du volume.
Ce n'est que presque à la moitié du livre, quand tous les éléments sont en place, qu'intervient l'événement principal, celui pour qui tout le reste a été écrit : la mort du petit frère.
"Un corps si dérisoire que l'on se demandait comment la mort, qui a tant et tant à faire aux quatre coins du monde, avait bien pu avoir connaissance d'une chose si ridicule par sa taille et de si peu d'importance par ses actes accomplis"
C'est la descente aux enfers pour la mère, qui n'est sans doute pas complètement folle, non, qui n'a cependant plus tout à fait sa tête, comme on dit poliment, et qui continue à parler à l'enfant, à le servir à table, à lui acheter des vêtements, à le voir grandir…
L'auteur aussi grandit et découvre la vie, à travers le prisme de ce qui l'entoure et de ces événements.
Ce n'est pas drôle, évidemment, toutefois c'est rendu beau, grâce à ce style à la fois poétique et narratif…
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}