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Critique de Fandol


Bien qu'ayant eu du mal à entrer dans le guetteur, le dernier roman de Christophe Boltanski, j'ai tenu à lire le précédent, La cache, car j'avais ensuite été conquis par l'histoire de cette mère, héroïne très discrète pour l'indépendance de l'Algérie, morte dans un isolement assez terrible.

La cache, c'est un appartement parisien, rue de Grenelle, que l'auteur fait découvrir au fil du livre, en agrémentant chaque partie d'un plan simplifié : « Ils habitaient un palais et vivaient comme des clochards ».
Autant je comprends le parti-pris littéraire d'un récit décousu mélangeant époques et personnages, autant il m'a été difficile de m'y retrouver, les premières lignes de chaque chapitre n'annonçant pas de qui parle l'auteur.
Plusieurs générations se mêlent, se croisent alors que ce roman familial commence dans une Fiat 500 où se tassent cinq personnes. C'est là que ça devient compliqué mais qu'importe, j'ai apprécié les descriptions minutieuses de chaque pièce que j'ai visitée au fur et à mesure que progressait le récit.
Cette Mère-Grand, héroïne principale qui s'efface de temps à autre, écrivait des romans sous pseudonyme, avait subi la polio, terrible maladie dont elle n'acceptait pas les conséquences, luttant avec une vaillance admirable pour ne pas être traitée en infirme.
Les Boltanski, famille juive est venue d'Odessa où l'auteur se rend en 2014 pour trouver des actes officiels. Dans notre pays, c'est : « L'histoire édifiante, maintes fois racontée d'une intégration réussie, d'une ascension sociale rapide, par la grâce de l'école républicaine. » Puisque tout cela se déroule au XXe siècle, les drames sont inévitables et, je dois le reconnaître, ce sont les pages que j'ai préférées.
Le grand-père a fait deux ans de tranchées comme médecin auxiliaire avec les brancardiers, sur le front : « Des attaques dont l'absurdité saute aux yeux des hommes qui les mènent, avec la même violence que des obus. » Sa croix de guerre, il ne l'a jamais montrée mais, dans les années qui suivirent : « Son milieu dit hospitalier, immaculé, assermenté, nourrit un antisémitisme virulent. »
De nouvelles années très sombres voient l'appartement mériter son nom de cache avec, à nouveau, des pages émouvantes sur une période à ne jamais oublier pour ne pas la revivre. J'ai fait cette visite. J'ai tenté de comprendre et de connaître un peu les membres de cette grande famille mais je retiens cette phrase de l'auteur qui explique cet hommage indispensable : « Je n'ai jamais été aussi libre et heureux que dans cette maison. »

Cette grande fresque familiale qui brasse plusieurs époques très fortes amorce le roman suivant, évoqué plus haut et je regrette simplement qu'en plus des croquis des lieux, un arbre généalogique n'ait pas été ajouté. Cela m'aurait aidé.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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