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Critique de LeCombatOculaire


Le livre débute avec le commencement de la Première Guerre mondiale, et le rassemblement de Colette et de ses amies - Annie de Pène, Marguertie Moreno, Musidora - dans son petit chalet parisien. On découvre alors la vie de ces jeunes femmes, toutes artistes des mots ou du corps, qui ont pour la plupart déjà la quarantaine, un métier, un mari, des enfants. Contestées souvent, par leur audace ou leur volonté d'émancipation, elles ne sont pas pour autant des féministes chevronnées - bien au contraire - mais elles tendent à chercher leur place dans un monde masculin.

L'auteure s'attarde donc sur la vie en temps de guerre pour des femmes esseulées qui, bien que savourant une certaine forme de liberté, se rendent compte de la difficulté de vivre dans un monde dépeuplé de ceux qui en avaient les ficelles. Au début, la légèreté, puis la pauvreté, les ruptures de stock, la peur, les couvre-feu, le manque de travail pour les artistes. Et ensuite, les premières victimes de la guerre dont il faut s'occuper, les premiers reportages de guerre - dont Annie de Pène sera la première femme à l'oser -, la peur que la guerre n'en finisse pas.

Et, pour apporter également une note plus légère et découvrir un peu plus la vie de ces femmes, nous entrons un peu dans leur intimité, leur vie privée et amoureuse, jalonnée de déceptions, d'ennui, d'abandon, mais aussi de délices et de volupté, de chaleur féminine, de moeurs plus légères. On y voit le soutien sans faille que les femmes savent s'apporter, en amour comme en amitié, et l'importance de pouvoir être soi dans un monde qui cloisonne, voire emprisonne, de façon subtile ou carrément outrancière, ces femmes vues comme des enfants, voire des objets.

Enfin, une grande partie du livre s'attarde sur la vie professionnelle de ces femmes qui sont sorties du foyer pour endosser des rôles auparavant occupés par des hommes, dans la rédaction des journaux, dans la publications de romans, mais aussi pour poser un pied sur scène, dans le théâtre ou le cinéma, que ce soit devant ou derrière la caméra - le courage et la volonté de Musidora, ses apparitions et son oeuvre personnelle ont de quoi faire rêver, un premier temps.

Dominique Bona retrace donc des parcours de femmes, dans tout ce que ça peut impliquer comme difficultés, petits bonheurs, réussite méritée et complicité, avec la volonté d'en faire un tour assez complet. le récit d'une époque, d'un milieu, d'une société aujourd'hui révolues, qui nous rappellera à quel point il y a encore de quoi se battre, s'offusquer, mais aussi se réjouir de ce qu'enfin les femmes ont pu commencer à s'émanciper et à devenir ce qu'elles souhaitaient, dans la joie ou la misère, coûte que coûte, et tant pis pour les mauvaises langues - sans aller jusqu'à parler de féminisme, toutefois, dont le concept pouvait faire crisser les dents de ces dernières. Pour ma part, j'ai eu du mal à rentrer totalement dans le récit, et je ne saurais pas trop dire pourquoi - soit parce qu'à vouloir recouvrir tous les thèmes ils ne sont donc que survolés, soit parce que je n'accroche pas bien avec les biographies qui s'attardent trop sur la vie privée, soit parce que ce monde est trop éloigné de moi, soit encore parce que je ne voue pas un culte à Colette. Beaucoup de détails, de descriptions, qui tendent à toucher la corde sensible mais qui ne disent pas grand chose. L'écriture ne m'a pas transcendée, mais je me suis quand même laissée attrapée, par le parfum des fleurs ou l'envie de découvrir des figures de femmes qui ont marqué leur temps.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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