Des sirènes

Je découvre les éditions Zoé et Colombe Boncenne avec ce quatrième roman, délicate évocation des histoires familiales entachées de silences, de non-dits et de drames. Telle Daphné sur le tableau de Pyke Koch (détail en couverture, mais sans visage), la parole ne parvient pas à franchir les lèvres de la mère, dont la vie s'étiole jour après jour.
C'est un livre qui joue d'abord une petite musique discrète, la musique de l'évitement pour la narratrice qui n'est pas sereine de cette proximité soudaine avec cette mère peu tendre, îlienne bretonne, et par ricochet, avec les photos de famille qui resurgissent, autant de questions sans réponse.
Les hommes sont au second plan, il est avant tout question de ce que la recherche de la vérité, et la vérité dite elle-même, fait à nos vies et à celles des survivants.
Un bel écho au mythe des sirènes.