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Critique de pencrannais


5 ans après le magnifique L'homme qui tua Lucky Luke, Matthieu Bonhomme revient sur l'un des personnages phares de la BD franco-belge des années 1960 et 1970 pour notre plus grand plaisir.
Alors que l'album précédent revisitait le héros en cassant bon nombre de codes, ici, Bonhomme revient dans une veine plus proche de la série classique mais avec toujours autant de réussite tant scénaristique que visuelle.
Pendant que le cow-boy solitaire permet à son cheval de s'abreuver à un ruisseau, il se fait tirer dessus et ne doit sons salut qu'a sa légendaire dextérité au revolver. L'agresseur s'enfuit mais laisse sur place une affiche qui demande la capture de Lucy Luke pour 50 000 $. Il va avoir tous les chasseurs de prime sur le dos.
Luke n'a pas le temps de réfléchir qu'il entend un convoi se faire attaquer par des indiens. Se portant à leur secours, il se retrouve en présence de trois jeunes femmes en détresse mais pas si innocentes que ça et qui doivent se rendre à Liberty. Évidemment, notre héros accepte de les accompagner et se retrouve face à un danger contre lequel il a beaucoup de mal à lutter, la volonté séductrice de chacune de ses protégées. Mais laquelle gagnera le coeur du cow-boy, la blonde, la brune ou la rousse ?
Pendant près des deux tiers de l'album, ce voyage vers Liberty est un vrai moment de fraîcheur, sous des températures pourtant caniculaires du désert ouest américain. Les leçons de séduction, soupçons, les trahisons de la part des filles et entre elles, font de ces personnages féminins, les vrais héroïnes de cette première partie de l'histoire.
Lucky Luke doit affronter aussi nombre de ses anciens ennemis ou leurs fils, ceux issus de l'imagination de Morris et de Goscinny : Phil Defer et Patronimo notamment.
Et puis à partir de la planche 40, on a droit à une deuxième histoire, plus dans l'esprit des anciens Lucky Luke avec les combats dans la ville de Liberty, là encore contre un ancien adversaire du héros, Joss Jamon.
Ces deux histoires en une sont très bien écrites. L'idée de confronter Luke au charmes des jeunes femmes, et de développer un brin d'érotisme (très très léger) est vraiment une excellent trouvaille.
La partie dans la ville est plus classique dans son déroulement mais reste excellemment mis en scène à la manière de Rio Bravo, du Train sifflera trois fois ou des films de Clint Eastwood qui semblent être, encore une fois, une référence de l'auteur (Pale Rider, impitoyable, l'homme des hautes plaines).
Il faut noter aussi le retour de l'humour absent (volontairement) du premier album, qui permet d'atténuer la tension et de sourire voire de rire franchement. le running gag de Luke arrêtant le tabac et mâchouillant un brin d'herbe à la place nous permet de beaux moments.
Le dessin semi réaliste de Bonhomme est encore une fois un régal. Les scènes d'action pour récupérer le bétail (page 11), pour échapper aux apaches (pages 32 à 34), les scènes intimistes entre Luke et les trois femmes (pages 20, 21 par exemple), les scènes de suspense dans la ville, la nuit (pages 49 à 54, incroyables !) sont toutes dans leur genre des réussites avec des cadrages, des gros plans et de l'humour visuel.
Les couleurs sont aussi au diapason avec cet ocre oranger dans le désert, ce bleu nuit dans la ville. L'atmosphère de la BD est vraiment extraordinaire.
Et puis, cette planche finale, la encore, un hommage à Clint Eastwood, un peu déchirante mais tellement belle !
Un album enchanteur qui fait revivre une légende de l'Ouest pour notre plus grand bonheur.
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