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Critique de meyeleb


Les éditions Mercure de France font paraître plusieurs des récents écrits de l'auteur sous ce titre : L'heure présente.
Ainsi « Raturer outre » : je n'ai trouvé le sens de ce titre qu'à l'aide d'une note préliminaire laissée par Bonnefoy dans l'édition de 2009. «  Un 'trobar' sur les cordes du langage » prévient-il, désireux de montrer combien la forme imposée peut faire jaillir des souvenirs, des mots, des images nouvelles. Mu par une réflexion constante sur le signe, Bonnefoy nous offre des instants rêvés, souvenirs par lesquels il se promène et s'interroge.
Quelques textes inspirés de Hamlet suivent. Ils me font parfois penser à des choeurs antiques ou bien à ces propos tenus dans le prologue de l'Antigone d'Anouilh. Nous sommes à la fois dans la distanciation par rapport au jeu théâtral et dans un affrontement avec le sens tragique de la pièce.
Puis cette section « L'heure présente » qui donne son titre au recueil. le poète semble se parler à lui-même. Et se parlant il nous parle à nous lecteurs. Tandis que je lis donc, c'est une voix intérieure qui vient me parler, s'émeut. Dieu ? La vie, la mort ? La barque, toujours présente poursuit sa course discrète. le poète prend le temps de s'attarder sur des rives reposantes, même si c'est l'éclair qui l'amène à voir le monde dans sa lumière fulgurante. Monde de beauté, qu'il faut contempler avec toute l'émotion des êtres éphémères que nous sommes.
Une poésie vibrante tout autant que discrète. Une grande voix comme susurrée, lue dans un silence énorme de respect, un silence palpable où le coeur ne s'excuse plus de battre si fort au creux des mots : « Heure présente (…) Lègue-nous de ne pas mourir désespérés ».
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