AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Patrijob


Décidément, nos lectures nous réservent parfois de bien étranges surprises...
J'avais hâte de goûter au sucre noir de Miguel Bonnefoy, de m'envelopper de ses parfums tropicaux et de m'ennivrer de son rhum ambré.
J'arrive pourtant assez mitigée au terme de ma lecture.
La raison à cela ? Une grosse frustration.
Attendez que je m'explique...

Sucre noir est une très belle histoire aux allures de conte qui suscite la réflexion et qui a bien sûr sa morale tout à fait honorable.
Le trésor que le fameux pirate Henry Morgan a abandonné sur l'île trois siècles plus tôt suite à son naufrage attire comme il se doit les convoitises et les chercheurs d'or...en vain.
Personne ne le trouve..
Que ce soit Severo ou l'Andalou, après avoir sillonner et creuser en tous sens sous les yeux las de la belle Serena Otero, ils finissent par abandonner.
C'est que l'on cherche parfois bien loin ce qui se trouve sous nos yeux et le bonheur ne se vêt pas toujours d'ors et de pierres précieuses.

La plume de Miguel Bonnefoy est chatoyante et évoque les contrées luxuriantes des Caraïbes avec une poésie riche et colorée.
Tous les sens sont à la fête grâce à cette explosion de parfums et de tableaux enchanteurs.

Que de positif, me direz-vous...

J'en reviens à cette frustration que j'évoquais précédemment.
Les personnages de ce récit sont des personnages puissants, au caractère bien trempé tels les habitants au sang chaud de ces îles paradisiaques.
Or, Miguel Bonnefoy, nous dépeint trois générations de cette dynastie en moins de 200 pages et avec des repères temporels et géographiques un peu flous qui contribuent à une impression de survol.
Ces très beaux personnages, dont Eva Fuego est sans doute la figure la plus emblématique, auraient gagné beaucoup à voir leur destin un peu plus creusé.
Pour faire court (c'est le cas de le dire..), tout s'est passé trop vite, avec des passages trop rapides d'une époque à l'autre.

Je peux toutefois admettre que ce fut la volonté de l'auteur si son désir était de nous conter une fable plus qu'un roman, la morale n'ayant nul besoin de s'embarrasser de détails qui brouilleraient les pistes.

Ma déception est à la mesure de mon enchantement pour l'écriture et le propos.
Si je devais décrire mon impression, je dirais que c'est comme si on m'avait fait survoler une contrée magnifique sans m'avoir laissé le temps de l'admirer..
D'où les trois ⭐⭐⭐

Je serai tout de même curieuse de lire d'autres oeuvres de cet auteur qui sait si bien évoquer les parfums et les couleurs de la vie.
Commenter  J’apprécie          3517



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}