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Critique de Juilleret


L'auteur souligne dès le début de l'histoire la différence de condition entre les filles, destinées à travailler très jeunes à la conserverie, et les garçons, qui auront la chance de poursuivre leur scolarité puis des études, même si leurs conditions matérielles sont précaires. Tout au long du roman et au fil des époques, l'auteur met en relief l'injustice sociale qui pèse sur les femmes, dès l'enfance et pour toute leur vie, victimes souvent d'hommes sans scrupules et qui ne sont jamais aidées par un système juridique entièrement fondé sur le patriarcat. Je me suis immédiatement attachée aux trois personnages de cette première génération de l'histoire. Ce roman, très richement documenté, m'a beaucoup appris sur les coutumes des Landes, des fêtes populaires aux traditions culinaires, mais également sur l'évolution de la ville de Bordeaux. Il a été pour moi l'occasion de mieux connaître le métier de sardinier mais aussi d'autres professions exercées par les personnages dans la médecine, la banque et le notariat. J'ai souri aux nombreux proverbes gascons et compati aux situations cruelles vécues par les personnages féminins, contraints de souffrir en silence car leur parole était si peu prise en compte. Citons pour exemple l'absurdité du procès de cette femme à l'encontre de son mari pour humiliation et insultes, qui aura duré dix-huit longues années pour enfin faire jurisprudence, servant de base à l'écriture de la thèse d'un des protagonistes : « Dans la société encore profondément machiste, il pronostiquait que les épouses n'hésiteraient plus désormais à porter en justice les propos délicats tenus à leur encontre par leurs maris. Sa thèse fit sensation, provoquant un véritable tsunami parmi les juristes, lesquels défendaient jusqu'ici dans leur très grande majorité, un droit patriarcal faisant la part belle aux maris. Les premières féministes ne manqueraient pas de se référer explicitement à sa thèse, afin de revendiquer un droit universel et imprescriptible à la parfaite égalité entre les hommes et les femmes. » La lecture de ce roman, sur proposition de son auteur, Olivier Bonnet, que je remercie, a été pour moi une véritable découverte puisque je ne suis pas du tout habituée à ce genre littéraire du roman de terroir, et pas davantage à lire des sagas familiales. de ce fait, il a fallu que je renonce, à regret, à mon attachement aux trois personnages de la première génération que j'ai préférés à leurs descendants. Je le conseille aux lectrices et aux lecteurs curieux.ses de découvrir la société landaise du XIXè siècle, qui trouveront ici matière à s'instruire tout en réfléchissant, plus globalement, à l'évolution de la condition des femmes, au chemin parcouru et à celui qu'il reste, évidemment, à parcourir.
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