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Critique de Aufildeslivres


L'art éclot-il dans l'horreur, dans le sang et la peine ? Se ramifie-t-il à la souffrance ? S'alimente- t- il de la peur ?
Le lieutenant Guillaume de Kostrowitzky a voulu la côtoyer, cette guerre des tranchées où les corps se disloquent et les âmes s'enlisent, au plus près de la douleur, dans le froid et l'effroi. Il s'approprie la laideur, la transforme et la rime. Ses plus beaux poèmes. Il est Guillaume Apollinaire.
C'est Philippe Moreau, jeune sergent du même régiment, qui sera la mémoire. Amis des tranchées aux sensibilités similaires, l'un dans l'écrit, l'autre dans le dessin, ils partagent le quotidien jusqu'à leurs blessures reçues à la tête le même jour, du même côté. Même démobilisation.
Les jours se poursuivront à Paris. Philippe Moreau dans le sillage d'Apollinaire, aux confins des arts, les cafés, les expos, en quête d'une amitié qu'il pensait immuable. Il nous livre Paris, Cendrars, Picasso, Cocteau, Jacob, Mogliano et Satie, la frivolité et la gravité, les jalousies, le respect et l'envie, le clan des impénétrables. Il nous initie à l'art, à sa richesse et ses aspirations.
Ce roman est captivant. Magnifique. Partagé en deux temps ; les tranchées et les abominations de la guerre relatées avec beaucoup de justesse puis la vie artistique et culturelle à Paris décrite avec une infinie précision, il offre une passionnante immersion dans les années 1914-1918. On y reprend les dommages de la guerre, humains et matériels, les vies gâchées, l'oubli des souffrances et le déni des douleurs, ces hommes qui ont lutté malgré eux quelques soient les camps au nom d'une histoire qui leur échappait. On côtoie l'art et les inspirations, on relit Apollinaire dont les poèmes agrémentent le livre, on apprend … et surtout on ravive les mémoires.
Un livre à lire absolument. Fort. Intense. Émouvant.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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