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Citations sur Un bout d'air (2)

" Sur scène, je vis, je respire à pleins poumons. Je ressens de l'amour à mon égard. Le Public fait abstraction de mon physique, de mon origine, de mes habits, de mon langage."
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Sur scène, je vis, je respire à pleins poumons. Je ressens de l'amour à mon égard. Le Public fait abstraction de mon physique, de mon origine, de mes habits, de mon langage.

C'est cool d'être mélangé avec d'autres gens, on apprend à connaître les autres, ils apprennent à nous connaître. C'est comme ça qu'on évite le racisme. Le racisme, ce n'est ni plus ni moins que la peur de l'inconnu, la peur de l'autre.

Je continue de faire de l'improvisation, c'est mon seul exutoire. Ça me permet de me lâcher, de ne pas penser à ce qui ne va pas dans ma vie. En même temps, je ne suis pas du genre à m'apitoyer sur mon sort même si parfois tu as l'impression que, justement, le sort s'acharne. Le théâtre, au moins, me fait décoller. Sur scène, je vis, je respire à pleins poumons.

On s'aperçoit aussi que la société commence un peu à changer. Un jour, avec les potes, on voit apparaître un Rebeu sur notre écran : "Oh le con, le mec de la sécu s'est planté, il est passé devant la caméra." Bah non, en fait. C'est Smaïn. Là, on se dit vraiment que les choses sont en train d'évoluer, dans le bon sens.

Autour de moi, quatre autres candidats, ils sont blonds, bruns, un mètre quatre-vingt en moyenne, beaux gosses... Enfin, beau... on va dire qu'ils ont un physique qui plaît à cette société dans laquelle on vit. Ce qui me frappe en les regardant, c'est que tu en prends un et tu fais trois photocopies, ça revient au même.

Moi, rien ne me fait rêver. Tu rêves quand tu dors, point barre, si tu veux vivre tes rêves, il faut aller les chercher, c'est tout, il n'y a pas trente-six solutions.

Mon bonnet blanc, c'est un peu de ma personnalité, mon identité, ma marque de fabrique. En tous cas, il me porte chance.

Après chaque spectacle, je vais retrouver mes potes. Mon banc. C'est ça, mon monde. Pas les paillettes, pas les gens de la télé. Mais mon quartier. Si je devais vous décrire l'effet qu'il me procure, je vous dirais de regarder cet extraordinaire film qu'est Les Évadés. Ça se passe dans une prison et Morgan Freeman, qui joue le rôle de Red, prononce cette phrase : "Ces murs ont un effet bizarre, au début on les déteste, ensuite on s'y habitue et on finit par en avoir besoin, c'est ça être institutionnalisé." C'est exactement ce que l'on ressent quand on vit dans un quartier populaire et je vous jure qu'après, on ne peut plus s'en passer. Sauf que moi, je ne suis pas dans une prison mais dans ma réserve d'oxygène.

Le courage de la vraie religion, c'est de trouver la force pour puiser dans ses ressources afin de s'en sortir.

Ne pas connaître les religions et mal les interpréter c'est dangereux. C'est pour ça que je m'intéresse à toutes les religions, je lis beaucoup, je m'informe, j'apprends des choses sur les chrétiens, les juifs, les bouddhistes, les athées même, pour comprendre les gens qui m'entourent. C'est essentiel, connaître pour comprendre, c'est la première règle de tolérance.

Nous sommes le 15 mars 2020. C'est une vie différente qui commence. Un mot que je ne connaissais pas jusqu'à présent est sur toutes les bouches : le confinement. On ne peut plus sortir ni voir ses proches, encore moins les serrer dans ses bras. Mon souffle est coupé, mais je ne sais pas encore à quel point mes poumons vont se remplir d'air pur, grâce à lui, mon fils. C'est comme si je le rencontrais une nouvelle fois et je le trouve encore plus extraordinaire.

Outre les dégâts terribles de la Covid-19, le confinement nous aura fait revenir aux bases. Nous nous sommes absolument tous retrouvés avait face à la maladie. Que nous soyons beaux, moches, grands, petits, jeunes, vieux, gros, maigres, nous sommes tous dans le même bateau, logés à la même enseigne, nous sommes soudés, c'est beau. Et c'est comme ça que devrait fonctionner notre société dans ce magnifique Pays qu'est la France.
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