Ça fait un bon moment, déjà, que je n'avais pas ouvert un livre de
Pierre Bordage – auteur que j'estime beaucoup. C'est Mariejo (alias Srafina) qui a choisi ce livre, une bonne pioche.
C'est une facette de l'auteur que je découvre. Tout démarre à la façon d'un thriller et je dois avouer que j'apprécie beaucoup. Nous suivons trois personnages que tout oppose. Une jeune femme d'origine libérienne (Léonie), enlevée à l'âge de 8 ans est exploité par sa famille à des fins de prostitution. J'ai eu beaucoup d'empathie et de sympathie pour elle. En parallèle, nous avons un étudiant (Cyrian) issu d'une famille aisée et bourgeoise, qui souhaite intégrer une confrérie secrète. Je l'ai perçu comme une belle tête à claques. Enfin, le dernier personnage “principal” (Edmé) est un flic à l'ancienne, presque une caricature. J'ai bien aimé suivre les passages qui lui sont alloués. Tout un panel de protagonistes secondaires, souvent bien méprisables, jouent un rôle prépondérant dans l'intrigue. Au travers de ces artistes,
Pierre Bordage est arrivé à créer tout une “faune” complexe et intéressante.
L'élément SF intervient assez rapidement. Les personnes qui liront (on peut toujours y croire) mon avis et qui sont dans mon cas, c'est-à-dire qui aiment découvrir par eux-mêmes l'intrigue, sans lire les résumés, je n'en évoquerais rien, sauf par balise interposée.
Je ne comprends pas trop Cyrian. Après son premier voyage, qui ne donne vraiment pas envie – faut avouer que l'existence misérable de son hôte est peu ragoûtante –, a pris goût et souhaite revivre cette expérience. On comprendra que cette acrobatie est bien entendu souhaitable pour le fil de l'histoire. de mon point de vue, je serais bien plus partant pour fusionner avec un animal, notamment un chat, pour vivre quelque chose d'exceptionnelle. Par ailleurs, je me demande comment ils réfléchissent dans leur petite tête. Les chiens aboient-ils dans leurs pensées ?
Ce livre est bien différent de ce qu'écrit
Pierre Bordage d'habitude. Il a pris comme pari d'illustrer ce Paris (et sa banlieue) par une plume grossière, un peu vulgaire. Son talent narratif nous livre par moment d'extrait jubilatoire, je pense à la rencontre des parents de Cyrian et sa petite-amie, narré à la manière d'un documentaire animalier.
J'ai beaucoup apprécié ce titre, un peu moins les derniers chapitres, un peu brouillon et une fin expéditive. L'auteur nous prouve que l'amour peut avoir des visages bien différents. Quoi qu'il en soit merci ma chère Mariejo de me rappeler l'excellence
Pierre Bordage. Maintenant, les ami·e·s, je vais lire vos avis.