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Critique de Lprieur


Cher corps est une BD très riche : tout d'abord par la multiplicité des dessinateurs, chaque témoignage prenant forme d'un coup de crayon différent. J'ai eu le plaisir d'en retrouver certains que j'apprécie (Mirion Malle, Cy, Karensac) et en ai découvert d'autres qui m'ont beaucoup plu (Carole Maurel et Lucile Gomez qui ouvrent et ferment le recueil).

C'est un plaisir pour les yeux. Quelques pages m'ont particulièrement marquée : la bichromie de Karensac, les couleurs de Lucile Gomez dont les dernières pages sont de toute beauté, la dernière page de Sibylline Meynet qui se passe de mot et représente la protagoniste de pied en cap, dans toute sa splendeur, dans des tons rose doux qui rappellent sa cicatrice… pour n'en citer que quelques-unes.

Un passage très fort m'a également fortement marqué, lorsque Lucile Gomez dessine l'angoisse de la mort de Mai, 40 ans. Je l'ai trouvé d'une justesse ! Ceci grâce aux couleurs, aux symboles, à l'enchaînement (on passe de la mort à la conception d'un enfant). le contraste et tout à la fois le lien sont remarquablement mis en avant. C'est vraiment une page frappante.

Cher corps évoque évidemment le rapport au corps, qu'il s'agisse du poids du regard des autres, de la justesse de l'adéquation entre notre corps et notre psyché, du poids des traumatismes ou du vécu sur le corps… Quel panel ! Les témoignages illustrent bien la difficulté qu'il y a à s'aimer. Touchants, ils restent positifs malgré la douleur ou la solitude qu'expriment certains d'entre eux.

Autre point appréciable, la multiplicité des thématiques abordées, à travers différentes générations (de 14 à 71 ans, je crois) : anorexie, homosexualité, handicap, grossophobie, hypersexualisation, maternité, racisme, sexualité …
A travers des témoignages personnels, ce sont des questions de société qui sont abordées et mises en exergue, comme la question de la représentation (comment s'accepter tel que l'on est quand on n'a pas de modèle auquel s'identifier ?), le manque de reconnaissance de pathologies féminines (l'endométriose, la vestibulodynie), l'importance de l'éducation sexuelle ou encore… le statut des femmes.

Certains pourraient trouver que l'ensemble ne va pas au fond des choses, mais je pense que l'objectif de cette BD est de parler à tous - vous savez, cette question de la représentation ? - afin que chacun, au moment où il /elle se demande s'il est « normal » puisse trouver une réponse encourageante.

Aussi ne puis-je que conseiller cette BD aux ado !
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