Henri Borlant a 15 ans en 1942.
Depuis peu, il vit avec sa famille dans le Maine-et-Loire.
C'est le 15 juillet qu'il est arrêté ainsi que son père, une de ses soeurs et un de ses frères. Tous les quatre seront déportés à Auschwitz.
Quelques jours après son arrivée,
Henri Borlant est victime du typhus et de la dysenterie. En fait, ce sera une chance d'être malade si tôt car il a encore beaucoup de force pour y résister.
Et il lui en faudra de la force car il devra tenir 28 mois à subir la chaleur, le froid, les humiliations, les coups...
Son père, son frère et sa soeur, eux, ne tiendront pas et périront à Auschwitz.
Henri Borlant et quelques amis réussiront à s'échapper juste avant l'arrivée des américains.
Ils n'ont qu'une envie c'est raconter aux soldats ce qu'ils ont vécu.
Ensuite, viens le temps du retour dans la famille.
Il retrouve enfin sa mère et ses autres frères et soeurs. Mais impossible de leur parler d'Auschwitz, ils ne veulent pas entendre, c'est trop fort trop douloureux.
Alors, il se tait, il parle avec les amis qu'il s'est fait durant sa déportation et parallèlement, il tente de reprendre un cursus scolaire avec l'ambition de devenir médecin.
Mon avis :
Le récit est à l'image de l'auteur, simple mais fort.
C'est sûrement une des choses qui l'a sauvée, cette force cachée sous une apparence discrète.
Les autres choses qui lui ont permis de survivre sont son intelligence et cette faculté à adapter son comportement à la situation. Il sait se montrer discret mais pas trop, il se lie à peu de personnes mais choisit les bonnes... et il y a sûrement un petit facteur chance pour faire partie des survivants.
Je crois c'est un des témoignages les plus forts que j'ai lu sur le sujet. le dépouillement du style et de l'écriture laisse la place à l'histoire, la sienne et celle des autres. Cette économie de mots rend important chacun d'eux et la lecture devient grave, de plus en plus grave, souvent douloureuse.
Je tiens à souligner une chose importante (enfin pour moi), c'est la façon dont
Henri Borlant a narré l'après Auschwitz, la difficulté à se réinsérer dans une société qui préférait souvent fermer les yeux sur l'existence de la shoah, le travail à fournir pour rattraper le retard scolaire, les maladies physiques et psychologiques... les conséquences sont lourdes et il en parle sans détour.
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