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Critique de Mhfasquel


Publié pour la première fois en 1966, ce roman n'a rien perdu de sa fraîcheur et de son humanité. L'auteure, née en Californie en 1927, poétesse connue, épousa un Mexicain, ce qui lui donna l'occasion de s'initier à la culture latine encore méconnue à cette époque aux États-Unis. Mais, c'est son fils qui lui raconta la relation singulière de Juan et de Diego Velásquez, et qui lui donna envie de raconter cette histoire dans un premier roman.
Alors, en quoi cette histoire est-elle si singulière ?
Juan était mulâtre, esclave, il fut acheté par Diego, et les deux devinrent amis. Quand on sait que ce récit se déroule au 17e siècle dans l'Espagne puritaine et ultra conservatrice, tout près encore chronologiquement de la « Controverse de Valladolid », autrement dit de ce long débat destiné à décider si les Indiens avaient ou non une âme, on prend la mesure de l'audace d'une telle relation !
Velásquez, le plus grand peintre de son époque, et sans doute un maître universel de la peinture (c'était en tout cas l'opinion de Manet) confia les secrets de son art à un esclave noir qu'il affranchit. Il fit même son portrait, que l'on peut admirer sur la couverture du livre. Un tableau célèbre aujourd'hui, comme le sont, dans une moindre mesure, ceux de Juan, accrochés depuis dans bien des musées du monde !
Dans un autoportrait, Diego Velásquez apparaît sombre et austère. C'est qu'il dut se battre pour être reconnu, concurrencé par les peintres italiens considérés comme les plus grands en ce temps. C'est sans doute cette lutte qui lui a permis de rester un homme juste. Et s'il a peint les têtes couronnées, il n'a jamais oublié les plus humbles, les paysans, les gens simples, qu'il a magnifiquement immortalisés sur ses toiles.
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