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Critique de sylvieboop24


JOB, je l'ai découvert avec son roman « le cramé » que j'avais adoré (cf. ma chronique de l'époque) car j'y avais trouvé des lieux et des ambiances qui me parlaient et y étais tombée sous le charme du Cramé. Que voulez-vous les mauvais garçons sont toujours attirants.
C'est donc avec plaisir que je me suis plongée dans ce roman, car j'étais certaine d'aimer. Banco. Encore une fois je suis sous le charme ! C'est rythmé, musclé, sexy. du grand JOB.

Prologue – Extrait page 12 : « le corps recouvert de cuir noir vouté sous la pluie, les mains en crochet devant elle et la salive sèche au bord de la gorge comme un appel à la faim, la Bête ressemble à une bête. Mais dans sa tête, elle préfère se traiter de monstre. »

L'histoire :
Des jeunes vierges sont égorgées tel l'agneau sacrifié des fêtes Pascal, vidées de leur sang et retrouvées abandonnées dans des lieux déserts, en France, en Tchétchénie… Pourquoi ? Pour qui ? Par qui ? L'Ultime… destin.

Puis il y a Lise Lartéguy, lieutenante de police. Son père était un grand flic. Son grand-père aussi. La famille Lartéguy, flics et militaires de pères en fils depuis Napoléon… Lise, même l'armée s'est débarrassée d'elle. C'est que Lise boit trop, se poudre le nez, n'a aucun tabou sexuel. Elle est dans l'excès, toujours. C'est ce qui la caractérise. Elle doit combattre en permanence ses démons qui ne demandent qu'à surgir, toujours prêts à bondir pour détruire et dévorer afin d'apaiser cette violence qui gronde en elle. Et parfois ses démons gagnent. Ils ont détruit sa famille mais ça ne leur suffit pas.
Extrait page 55 : « Son mal avait un nom. Maladie. Depuis toute petite, elle était hyper violente. Il fallait qu'elle se défoule avec ses poings, qu'elle fasse mal. Régulièrement. »

Extrait page 56 :
« Quand ça la prenait.
Flic de père en fils, de père en fille.
Cela faisait comme un break de batterie dans sa tête.
Le Bien on n'y touche pas.
Cela montait et descendait comme un solo de guitare.
Le Mal, on peut.
Cela battait dans son coeur comme le rythme d'une basse.
Les flics sont des gens biens.
Cela hurlait comme la voix d'un rockeur.
Le Mal, on le combat.
Et après, les douces notes d'une guitare sèche, sur le cliquetis, réglé comme un métronome, d'un Charley ouvert.
Elle avait demandé :
Ce que je fais, c'est le Bien ?
Non.
Son coeur tapait comme une grosse caisse.
Pourquoi ?
Il l'avait regardé dans les yeux.
Le Mal, on l'arrête. On ne le tabasse pas, on ne le calme pas, cela ne suffit pas.
Le cri strident d'une rythmique de rock alternatif courait sous sa peau.
Cela ne cessera jamais ?
De fines larmes avaient coulé sur les joues de son père.
Tu es condamnée à faire le Mal. Toute ta vie…Tu souffriras et c'est ce qui te garderas humaine.»

Mais c'est un bon flic, tel que son père la rêvait. Un flic d'exception. Une tête brûlée avec des appuis. Merci parrain !
Lise assiste au braquage d'une bijouterie, se lance dans une folle course poursuite au volant d'une voiture réquisitionnée, joue un méga rodéo sur l'autoroute en flinguant à tout va et conserve la vie sauve, car certains truands ont des principes et ne tirent pas sur les jolies filles.

Camille, le frère de Lise est gendarme. Un lourd passif les lie. La violence de Lise s'est largement déchaînée contre lui lorsqu'ils étaient enfants. Mais le temps du pardon est venu.

Alors qu'il teste, avec son équipe, un nouveau radar du côté de Fontainebleau, Lise le rejoint pour prendre un café (et récupérer un peu d'argent). Puis des véhicules suspects, trois Audi RS, comme celles des braqueurs que Lise a poursuivis, en convoi, style go fast, se dirigent vers leur position. Camille intercepte le 1er véhicule. Demande ses papiers à un homme d'affaires qui parle dans une langue étrangère et récupère une balle qui le laisse sur le carreau. La seconde voiture disparaît et la troisième sème la mort au sein des gendarmes.
Et dans une des voiture cette fille entraperçue, les yeux écarquillés, comme s'ils criaient.
Lise doit absolument la retrouver.
Mais c'est le corps de la jeune fille qui est retrouvé. La conclusion du médecin légiste est sans appel : elle a été vidée de son sang.

Lise veut comprendre à quels monstres elle a affaire.

L'enquête va la mener, avec son équipe, dans les cités de la région parisienne, afin de retrouver la trace des armes de guerre utilisées lors de la fusillade. Les informations récupérées vont la conduire à des corses du milieu, à leurs amis et à leur Chef. Si séduisant. Si dangereux.

Le temps presse. La vie de son frère est en danger. le voici sorti du coma et amnésique. Mais l'homme entrevu dans la voiture qui a fait feu sur lui ne veut pas sortir de l'ombre. Et pour ça il est prêt à faire taire Camille. A tout prix.

Lise fouille, creuse, s'entête, retourne sur les lieux où le corps exsangue de la jeune femme a été retrouvé. Découvre cette propriété toute proche qui est mieux défendue que la Maison Blanche et l'Elysée réunis. Propriété au nom de la Sté Numilex et dont des Audi noires de type 4x4 sortent.

A force de fouiller, elle va trouver. Bien plus que ce qu'elle cherche. Tant au sein de sa famille déchirée que dans les réponses à son enquête complexe.

Elle va découvrir jusqu'où le lucre et les superstitions peuvent mener, avec l'aide d'une équipe compétente inattendue. Une équipe et un chef avec leurs règles et leurs principes. Une équipe, qui, comme elle, gère le mal en l'éliminant.

Elle va devoir faire face à la trahison. le pardon n'étant parfois qu'un mirage.
Et le plus dur étant de se pardonner à soi-même.

Vous l'aurez compris j'ai adoré cette héroïne torturée, qui doit se battre contre elle avant tout. Qui déborde d'énergie et est un électron libre. Qui canalise ses pires pulsions au mieux, à sa façon, imparfaite, mais efficace. Et la justice prend le visage de Lise : le Mal, on le combat.


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