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Critique de mylena


Quel plaisir de redécouvrir ce livre que j'avais lu vers onze ou douze ans ! L'écriture est belle, d'une syntaxe plutôt simple et en tout cas très fluide. le lecteur est embarqué avec Pascalet dans sa micro-aventure, son souvenir d'enfant. Il y a un petit quelque chose de désuet mais qui ne tient pas qu'à la plume. Plusieurs détails donnent envie de situer l'histoire dans une époque lointaine, peut-être la fin du XIXème siècle : l'absence de voitures, le théâtre ambulant, les notables, les zones humides des abords de la Durance, la mentalité des adultes, … mais à y réfléchir, il suffit de remonter à la période juste avant-guerre, d'autant que l'histoire se situe à la campagne. Pascalet est fasciné par la rivière qu'il n'a pas le droit d'approcher et finit par succomber à la tentation, ce qui l'entraîne dans une belle aventure qui lui permet de découvrir la nature, de faire l'apprentissage de l'autonomie. Certains lecteurs pensent qu'il faut aimer la nature pour apprécier cette histoire. Pour moi ce fut l'inverse, il fait partie des livres qui m'ont fait aimer la nature. Certes, il ne se passe pas grand-chose, du moins en terme d'actions, mais les découvertes de l'enfant sont nombreuses (faire du feu, le conserver, cuire du poisson, dormir dehors, ...). Tout est vu, perçu du point de vue de l'enfant, d'où d'ailleurs cette impression qu'on ne le cherche guère, mais il faut croire que Bargabot l'a pisté depuis le début. le point de vue de l'enfant est finement rendu dans toute la fraîcheur de ses sentiments, la spontanéité de ses comportements. Tout contribue à donner à cette escapade de quelques jours une dimension initiatique et enchanteresse. Les deux enfants jouent à se faire peur quand ils se sentent rassurés, inventent un monstre dont ils font façon, puis ont vraiment peur avec un rien. le seul bémol, c'est la perception des bohémiens comme voleurs comme si c'était une évidence, mais à la réflexion, Gadzo et son grand-père, ne sont-ils pas un peu bohémiens, en tout cas, perçus certainement comme tels dans un monde paysan où toute personne itinérant de village en village éveille un tant soit peu la méfiance. Et pourtant eux sont bien accueillis dans les villages.
A mon avis ce texte doit être très difficile d'accès pour un jeune lecteur actuel, mais je reste convaincue que c'est un livre à découvrir à la pré-adolescence au plus tard. J'ai souvenir de l'avoir lu dans une édition illustrée et je crois que c'est vraiment un livre à lire avec des illustrations qui aident à la lecture, des dessins genre planche naturaliste pour les animaux et plantes cités, pour pallier les difficultés de vocabulaire, et, pour le reste, des dessins qui aillent dans le sens du texte sans trop illustrer les scènes concrètes de l'histoire, suscitant l'imagination ( Qu'est-ce qu'il y a donc derrière cette colline ? Qui se cache dans l'ombre ? Où mène ce chemin qui serpente ? ) Dans ce récit il y a d'ailleurs beaucoup de questions sans réponse, mais dans la vie d'un enfant, n'est-ce pas vraiment ainsi ? Et Bargabot reste bien mystérieux, de même ni l'enfant ni le lecteur ne sauront à quoi la tante passe ses journées quand les parents ne sont pas là… peu importe ! le personnage central de l'histoire, c'est la nature, à découvrir sans fin, parfois hostile, mais toujours fascinante. " Plus loin, un verger d'amandiers n'était qu'une neige de fleurs où roucoulaient les premières palombes de l'année nouvelle. J'étais enivré." Un livre qui donne une envie folle de s'évader, de reprendre contact avec la nature dans des lieux étranges, mystérieux, mais pas forcément lointains, l'envie d'un intermède comme celui vécu par Pascalet.
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